Les derniers mots de Dédé Fortin…

Publié le 24 mai 2009 par Lawrence Desrosiers

Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe 
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie 
Ton cœur est malicieux, ton esprit dans ses griffes 
Ne peut rien faire pour lui et tu es tout petit 

Les nuages voyageurs font des dessins abstraits 
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends 
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai 
Léger comme une poussière transportée par le vent 

Et dans la solitude de ma danse aérienne 
Le courage revenu, je trouverais les mots 
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne 
La douceur du silence d’un éternel repos ... mais 

Épuisé que je suis je remets à plus tard 
Le jour de mon départ pour une autre planète 
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard 
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète 

Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel 
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite 
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle 
Étourdi par son charme qui jamais ne me quitte 

Et dans la solitude de ce nouveau départ 
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix 
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers 
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais mais 

Condamné par le doute, immobile et craintif, 
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur 
Je parle à qui le veut de mon pays fictif 
Le cœur plein de vertige et rongé par la peur

Dédé Fortin

P.-S. : Il avait de l’âme notre Dédé. Quel beau texte…

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