En écrivant sur ce blog, je regarde les informations qui diffusent les images de la cérémonie de clôture à laquelle j'étais il y a quelques heures encore. Vu par le prisme de l'écran de télévision et alors que je m'y trouve encore, Cannes me paraît déjà si loin: une distance s'est déjà installée, j'émerge peu à peu de l'irréalité cannoise et la nostalgie déjà m'envahit. Comment ne pas être nostalgique après 13 jours aussi intenses dont je n'ai pu et voulu retranscrire qu'une infime part ici?
Il m'est difficile de me prononcer sur ce palmarès n'ayant pas vu le film de Michael Haneke qui a obtenu la palme d'or, ni le prix du jury ni celui de la mise en scène, ni celui pour lequel Charlotte Gainsbourg a obtenu le prix d'interprétation, en revanche l'absence de Pedro Almodovar et Elia Suleiman me semble être une aberration.
Le prix d'interprétation à Christoph Waltz ressemble davantage à un prix de consolation pour un film si magistral qu'il était difficile de ne pas le primer (mais Isabelle Huppert ne souhaitait paraît-il pas remettre de prix à Quentin Tarantino...) et alors que ce film de même que la réalisation de Pedro Almodovar aurait mérité de figurer au palmarès.
Le prix exceptionnel remis à Alain Resnais n'est que justice tant la carrière du cinéaste est à l'image de ce prix: exceptionnelle (à cette occasion, je vous proposerai bientôt sur ce blog un cycle Alain Resnais avec des critiques de films du cinéaste) et bien que "Les herbes folles" ne soit pas à la hauteur de ses précèdents films malgré sa fraîcheur étonnamment juvénile, c'est pourquoi ce prix lui seyait mieux, sans doute.
Le seul autre prix qui me réjouisse vraiment est celui attribué à "Un Prophète" de Jacques Audiard. Aurait-il eu la palme d'or si cette dernière n'avait pas déjà été française l'an passé? Il la méritait... En tout cas, le jury présidé par Isabelle Huppert, pour la distinction suprême, lui a préféré le cinéaste grâce auquel elle avait obtenu le prix d'interprétation à Cannes pour " La Pianiste." Je retournerai en tout cas voir "Un Prophète" lors de sa sortie en salles, le 26 août, loin de l'entêtante confusion de mes pensées de cette soirée du 16 mai...
Je reviendrai, à mon retour, dans deux jours, sur ce palmarès, à la fois restrictif, dispersé et finalement consensuel et peut-être même austère, et sur les films dont je n'ai pas encore écrit les critiques, lesquelles seront mises en ligne au fur et à mesure sur "In the mood for Cannes " et sur "In the mood for cinema". Je retournerai aussi voir "Les Etreintes brisées" avant de vous en parler.
Mais pour l'heure j'ai juste envie de retrouver et de savourer le silence après le tumulte, de m'adonner à la jubilation salvatrice de l'écriture, même vaine, loin de cet écran en tout cas.
Rendez-vous dans deux jours pour de nouveaux articles sur ce blog... et pour un ultime bilan de ce festival, et pour quelques remerciements en attendant de nouveaux articles.
EN COMPETITION - LONGS METRAGES
Palme d'Or
DAS WEISSE BAND (Le Ruban blanc) réalisé par Michael HANEKE
Grand Prix
UN PROPHÈTE réalisé par Jacques AUDIARD
Prix spécial pour l'ensemble de sa carrière et sa contribution exceptionnelle à l'histoire du cinéma
Alain RESNAIS
Prix de la mise en scène
Brillante MENDOZA pour KINATAY
Prix du Jury
FISH TANK réalisé par Andrea ARNOLD
BAK-JWI (Thirst, ceci est mon sang…) réalisé par PARK Chan-Wook
Prix d'interprétation masculine
Christoph WALTZ dans INGLOURIOUS BASTERDS réalisé par Quentin TARANTINO
Prix d'interprétation féminine
Charlotte GAINSBOURG dans ANTICHRIST réalisé par Lars von TRIER
Prix du scénario
MEI Feng pour CHUN FENG CHEN ZUI DE YE WAN (Nuits d’Ivresse printanière) réalisé par LOU Ye
Le Prix Vulcain de l’Artiste-Technicien
Aitor BERENGUER, mixeur son du film MAP OF THE SOUNDS OF TOKYO réalisé par Isabel COIXET.
EN COMPETITION - COURTS METRAGES
Palme d'Or
ARENA réalisé par João SALAVIZA
Mention spéciale
THE SIX DOLLAR FIFTY MAN (L’Homme qui valait 3,5 Dollars) réalisé par Mark ALBISTON, Louis SUTHERLAND
CAMERA D'OR
SAMSON AND DELILAH réalisé par Warwick THORNTON (présenté à Un Certain Regard)
Mention Spéciale Caméra d'Or
AJAMI réalisé par Scandar COPTI, Yaron SHANI (présenté à la Quinzaine des Réalisateurs)
UN CERTAIN REGARD
Prix Un Certain Regard - Fondation Gan pour le Cinéma
KYNODONTAS (Dogtooth) de Yorgos LANTHIMOS
Prix du Jury
POLITIST, ADJECTIV (Police, Adjective) de Corneliu PORUMBOIU.
Prix Spécial Un Certain Regard 2009
KASI AZ GORBEHAYE IRANI KHABAR NADAREH (No One Knows About Persian Cats) de Bahman GHOBADI
LE PÈRE DE MES ENFANTS (Father of my children) de Mia HANSEN-LØVE
CINEFONDATION
Premier Prix de la Cinéfondation
BÁBA réalisé par Zuzana Kirchnerová-Špidlová (FAMU, République Tchèque)
Deuxième Prix de la Cinéfondation
GOODBYE réalisé par Song Fang (Beijing Film Academy, Chine)
Troisième Prix de la Cinéfondation (ex aequo)
DIPLOMA réalisé par Yaelle Kayam (The Sam Spiegel Film & TV School, Israël)
NAMMAE UI JIP réalisé par Jo Sung-hee (Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud)