par Didier Testot
Si l'on s'en tient uniquement aux performances boursières depuis le mois de mars, avec près de 30% de remontée des indices, le rebond est conséquent, avec les commentaires qui vont avec : le plus dur de la crise est passée.
Pourtant c'est du côté de la Réserve Fédérale américaine que la douche froide est tombée la semaine dernière. Mercredi soir, elle a publiée les "minutes" de sa réunion de politique monétaire des 28 et 29 avril. Et le couperet est tombé : la banque centrale table désormais sur une contraction comprise entre 2,0% et 1,3% alors qu'en janvier dernier, elle était sur un scénario d'une baisse du PIB comprise entre 1,3% et 0,5%. En 2010, la Fed voit le PIB croître de 2,0% à 3,0% alors qu'il y a quatre mois, elle avait dit tabler sur une progression comprise entre 2,5% et 3,3%. Et pour être complet, le taux de chômage 2009 devrait selon la Fed s'établir entre 9,2% et 9,6% contre une fourchette de 8,5%-8,8% anticipée en janvier.
Si l'on en croit la Fed, cela veut dire que la sortie de crise sera plus longue que prévu. C'est ce qu'à admis Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor, qui indique que l'accès au crédit tarde à se desserrer.
Retour à la case départ pour les économistes, qui hésitent toujours entre une courbe de reprise en "V" ou en "U", selon leur pronostic.
Quant aux boursiers ils préfèrent encore saisir ce qu'ils estiment être des opportunités avant que la reprise soit effective et que le brouillard se lève enfin.