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Par Emelineecologie
Le 5 juin est la journée mondiale de l'environnement.
Cette année, Le film Home de Yann Arthus-Bertrand sort ce jour-là dans plus de 50 pays. Il n'a pas pour but de faire des profits. Le film sera diffusé sur internet gratuitement. Si des gens vont au cinéma le voir quand même, les bénéfices iront à l'association Goodplanet.
Nous aurons la chance de le voir en VIP le 5 juin au soir avec mes élèves car nous avons participé à la Star'Ecologie (je vous le raconterai bientôt). Je vous ferai un récit détaillé de tout ça après.

SYNOPSIS

En quelques décennies, l’homme a rompu un équilibre de près de 4 milliards d’années d’évolution de la terre et met son avenir en péril.

Le prix à payer est lourd, mais il est trop tard pour être pessimiste : il reste à peine dix ans à l’humanité pour prendre conscience de son exploitation démesurée des richesses de la terre et changer son mode de consommation.

En nous offrant les images inédites de plus de 50 pays vus du ciel, en nous faisant partager son émerveillement autant que son inquiétude, Yann Arthus-Bertrand pose, avec ce film, une pierre à l’édifice que nous devons, tous ensemble, reconstruire.


Marcel Green : Votre film, “Home”, sort en salle le 5 juin prochain. Après le succès mondial de votre série photographique “La Terre vue du Ciel”, qu’est-ce qui a motivé le passage au cinéma ? Qu’en attendez-vous ?

Yann Arthus-Bertrand : J’ai toujours ce même souci d’alerter et d’amener le plus grand nombre de gens à agir. Avec la série d’émissions Vu du Ciel, diffusées sur France, j’ai pu toucher des millions de gens à chaque fois et l’émission a été achetée par une trentaine de télévisions dans le monde. J’ai découvert à cette occasion la puissance de l’image en mouvement. Le documentaire « Une vérité qui dérange » de Al Gore a joué un rôle important dans ma décision de faire ce film. Grâce au groupe PPR qui a financé le film et avec l’aide d’EuropaCorp, la maison de production de Luc Besson, Home sera diffusé gratuitement dans le monde entier à partir du 5 juin 2009. On pourra le voir à la télévision, au cinéma, en DVD ou le télécharger gratuitement sur Internet dans plus de 70 pays. Le but est que Home soit vu par le plus de gens possible pour que l’écologie pénètre au cœur de la conscience de chacun.

MG : La plupart de vos photos magnifient la planète et ses paysages, d’autres montrent du doigt les destructions causées par l’activité humaine, quelles sont d’après vous les images les plus efficaces pour rallier à la cause écologique ?

YAB : Toutes les images ont leur part de vérité. Les belles et les moins belles. Même celles qui montrent la destruction ou la démesure sont belles, tragiquement belles. Elles sont efficaces parce que leur langage est universel. De Paris à Kaboul, de Dakar à Tokyo, tout le monde comprend la même chose. Mais je me rends compte qu’il ne suffit pas seulement de voir ou de savoir pour agir.
MG : Etats, entreprises, citoyens... à qui faites-vous le plus confiance pour mener la “révolution durable” dont la planète a besoin ?

YAB : Ce n’est pas ainsi que se pose la question. Nous aurons besoin de chacun. Nous vivons dans une démocratie où ce sont les citoyens qui ont le pouvoir et qui peuvent changer le cours de choses. A nous de l’exercer en faisant pression sur les hommes politiques et les entreprises.
MG : Vos multiples activités vous ont mené dans de nombreux pays à travers le monde. Quel regard portez-vous sur la politique environnementale de la France et sur la sensibilité écologique des Français ?

YAB : La France est un pays riche. En ce sens, ses habitants consomment beaucoup trop. Notre empreinte écologique dépasse 5 hectares par habitant. Si chacun sur cette planète consommait autant de ressources naturelles et d’énergie que nous Français, il faudrait trois planètes supplémentaires. C’est cette surconsommation qui est à l’origine ou tout au moins à l’œuvre dans les différentes crises écologiques dont nous sommes les témoins et les premiers responsables. Et pour l’instant, il n’y a pas grand chose de fait pour véritablement réduire cet impact.

MG : En tant que consommateur responsable, avez-vous vos produits ou marques éthiques préférés ?

YAB : Je ne sais pas si je suis devenu un consommateur responsable. En tout cas, chaque jour je me pose des questions à propos de chacun de mes actes. Par exemple, après avoir découvert l’impact de l’élevage sur le climat et les milieux naturels, j’ai beaucoup réduit ma consommation de viande. Petit à petit, il me semble que, tout en consommant moins, je parviens à vivre mieux. Je citerais deux marques parce qu’il y a des hommes derrière ces marques. J’admire beaucoup des gens comme Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia ou Tristan Leconte qui dirige Alter Eco pour leur éthique mais aussi pour leur humilité.
MG : Avez-vous un Marcel favori ? Proust, Cerdan, Pagnol, Duchamp... Green

YAB : Pourquoi devrais-je choisir ? Je ne voudrais fâcher aucun Marcel et surtout pas les anonymes.

Et voici quelques photos du film Home :

Burkina - Coton Burkina Fasso
Récolte du coton aux environs de Banfora, Burkina Faso (10°48'N - 3°56'O).
Cotton-picking near the town of Banfora, Burkina Faso (10°48'N - 3°56'W).

© Yann Arthus-Bertrand - Film « HOME » © ELZEVIR FILMS / EUROPACORP


Groenland
Photo EXPO-TVDC-392 : Iceberg érodé dans le fjord d'Unartoq, Groenland, Danemark (60°28'N - 45°19'O).
Eroded iceberg in the Unartoq fjord, Greenland, Denmark (60°28'N - 45°19'W).

© Yann Arthus-Bertrand - Film « HOME » © ELZEVIR FILMS / EUROPACORP

A savoir : quelques mots sur la triste situation au Groenland :

La majorité des icebergs qui dérivent dans la baie de Baffin et la mer du Labrador provient de la côte occidentale du Groenland. On en compte annuellement entre 10 000 et 40 000.

Chaque printemps et chaque été, au fond des fjords, les glaciers vêlent, c'est-à-dire que des blocs de glace se détachent de la langue glaciaire sous l'effet de la poussée du glacier, de l'action de la houle et des marées. Les icebergs qui, pour mériter leur nom (montagne de glace), doivent dépasser d'au moins 5 mètres la surface de l'eau, se déplacent et s'échouent en fonction des courants et des vents.

Les plus gros, aux formes de plus en plus érodées, mettront deux ou trois ans, voir plus pour arriver au large de Terre Neuve dans l'Atlantique Nord et certains franchiront même le 40e parallèle. C'est l'un d'entre eux qui est à l'origine d'une des plus grandes catastrophes maritimes, le naufrage du Titanic en 1912 qui fit plus de 1 500 victimes. La calotte glaciaire du Groenland est la importante du monde après celle du continent antarctique.

Née de l'accumulation des neiges tombées depuis plus de 100 000 ans, elle recouvre 82 % de la grande île et son épaisseur atteint par endroits 3 000 m. Si l'ensemble de cette glace fondait, le niveau général des océans s'élèverait de près de 7 mètres. Sous l'effet du réchauffement climatique, l'inlandsis groenlandais fond désormais au rythme de 248 km3 par an et, des études scientifiques montrent que le phénomène s'accélère depuis une dizaine d'années.


Mali
Barques de "chercheurs de sable" de Kalaban Koro, banlieue de Bamako, Mali (12°34'N – 8°02'O).
Boats of «sand collectors» in Kalaban Koro, suburb of Bamako, Mali (12°34’N - 8°02’W).

© Yann Arthus-Bertrand - Film « HOME » © ELZEVIR FILMS / EUROPACORP

Source de l'interview : marcelgreen