Le droit des animaux est au cœur des débats des législateurs et des défenseurs des animaux dans de nombreuses grandes villes européennes. Girone, en Calatalogne, au nord-est de l'Espagne, a été la première à mettre noir sur blanc ces droits.
Des projets de loi assurant un droit aux animaux sont en gestation un peu partout en Europe. En Suisse, les animaux ne seront plus traités comme des objets et bénéficient désormais d'un droit de protection qui devrait pousser à la réflexion plus d'un maître avant de se lancer dans l'aventure de l'adoption ou de l'acquisition d'un animal. A titre d'exemple, se débarrasser d'un poisson-rouge ou d'un carassin (cousin des carpes) alors qu'il est encore vivant est désormais interdit chez nos voisins helvètes sous peine de sanctions.
En Espagne, plus précisément dans la ville de Girona, les chiens ont vu leur condition s'améliorer. Un arrêté municipal définit désormais les obligations des maîtres vis-à-vis de leur animal. Ce dernier doit être promené durant une vingtaine de minutes et ce, toutes les six heures, s'il est retenu dans un espace réduit. Tout contrevenant s'expose à une peine potentielle allant de 100 à 400 euros.
Cet arrêté pris le 14 avril 2009 fait suite au règlement des problèmes de voisinage et vise à instaurer un modus vivendi plus agréable entre possesseurs et non possesseurs de chien. Car depuis quelques années, la sensibilisation s'est accrue à l'adresse des maîtres. "Notre but est d'arriver à la coexistence la plus paisible possible entre les hommes et les animaux, explique l'adjointe à l'environnement de la ville, Anna Pagans. Le nombre d'animaux domestiques s'étant accru de façon exponentielle ces dernières années, il fallait absolument arriver à un compromis pour continuer à faire de notre cité, une ville conviviale."
Interdits désormais les animaux enfermés dans une voiture pendant des heures ou laissé dehors pour ne pas déranger le voisin de palier par ses aboiements. Fini aussi les trottoirs jalonnés de crottes : les propriétaires sont priés de ramasser les déjections de leur toutou sous peine d'écoper d'une amende de 300 euros. A charge pour les forces de l'ordre municipales de faire appliquer ce nouveau règlement à la lettre.
A la lecture du texte de l'arrêté, ce qui frappe avant tout, c'est que l'animal passe avant le maître. C'est une première pour un texte de loi. S'il est certes fait mention de la nécessité d'améliorer les conditions de vie au quotidien, l'accent est mis surtout sur le "bien-être" animal.
Outre ces quelques points ajoutés à sa législation, la ville de Girone impose depuis 1996 l'enregistrement des chiens de compagnie contre le paiement d'une taxe annuelle de 40 euros ainsi que le port obligatoire d'un collier d'identification. Toutefois, près de 40% des 3500 chiens recensés ne sont pas enregistrés... Ne dit-on pas que ce sont toujours les cordonniers les plus mal chaussés ?