Dirigeante de l'opposition au gouvernement birman, Aung San Suu Kyi est la fille du leader de la libération de la Birmanie du joug anglais, Suu Kyi, assassiné en 1947. Née en 1945, elle fonde, aux côtés de ses amis, en 1988, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) afin d'œuvrer pacifiquement pour la mise en place d'un gouvernement démocratique. C'est à partir de 1989 qu'elle fut placée en résidence surveillée.
Depuis lundi 18 mai, elle fait l'objet d'un procès intenté contre elle par la junte militaire au pouvoir qui lui reproche d'avoir hébergé clandestinement un ressortissant américain, John W. Yettaw.
Tout tombe à point dans cette affaire puisque l'assignation à résidence de l'opposante se terminait théoriquement le 27 mai prochain. Désormais, Aung San Suu Kyi est en prison. Elle risque d'y rester cinq ans si les chefs d'inculpation qui pèsent contre elle sont retenus.
On vient d'apprendre que la justice retient contre elle la possession d'une lettre et de livres amenés par l'Américain. C'est le quotidien birman Myanmar Ahlin qui a révélé l'existence de ces pièces à conviction. Parmi les vingt-trois objets remis à la police figureraient six livres.
Toutefois, si la dissidente n'avait pas le droit de communiquer avec l'extérieur ni d'envoyer des livres, rien ne semblait empêcher qu'elle en reçoive, selon ses avocats. Le verdict du procès pourrait tomber d'ici dix à quatorze jours.