Maintenant que la très controversée saison 5 de Desperate Housewives vient d'arriver à son bout (soupir), l'heure est au bilan. Beaucoup ont aimé la saison 4, personnellement j'ai beaucoup aimé le début, la fin, c'était un peu du n'importe quoi. Beaucoup n'aiment pas voire dénigrent cette saison 5, moi j'ai bien aimé. Soyons honnête, s'il y a bien un atout qu'on peut donner à cette saison 5 que la précédente n'avait pas, c'est la qualité constante: que ce soit dans la nullité, la médiocrité ou l'ingéniosité scénaristique, dépendant de comment certains voient encore la série, la saison 5 est beaucoup plus homogène que la quatrième.
Finis les faux-espoirs d'un renouveau potentiel pendant les 5-6 premiers épisodes, Marc Cherry est passé à autre chose: les premiers épisodes se suivent avec le même enthousiasme que ceux de la mi-saison et dans une moindre mesure, ceux de la fin de saison.
En somme, la saison reste assez digeste et mis-à-part le fil rouge annuel encore plus saugrenu que celui de la saison 4, les intrigues des housewives se laissent suivre avec intérêt, même si encore une fois la série prouve que les saisons de 23-4 épisodes ne lui siéent pas : on brasse souvent de l'air, la fainéantise des scénaristes résulte en des intrigues voulant constamment jouer sur un comique de situation périmé, intrigues reprenant encore et toujours les mêmes leitmotivs pour venir cimenter les archétypes du show : Lynette la maman sans-gêne à l'égo surdimensionné, Gabrielle la fashion-woman, Bree la unhappily-married et Susan (...)
Les créateurs voulaient avec cette saison 5 retrouver le goût d'écrire de la première année, ce ton assez innovateur et imprévisible de la saison 1. C'est en partie réussi, même si la saison ne vaut en rien la première saison, c'est avec la saison 2 celle qui lui ressemble le plus. Les saisons 3 et 4 étaient de purs produits soapesques artificiels avec de grosses ficelles et des intrigues rocambolesques en veux-tu en-voilà (prise d'otage, tornade, cancer, pédophile dans le quartier, damn, quelle banlieue réaliste). Le genre de saison qu'on finit en se disant "ça, c'est de la fiction" (nulle)
La saison 5 a l'avantage de moins mettre l'accent sur les intrigues et de revenir sur les problèmes plus intérieurs des personnages : que ce soit la crise de la cinquantaine de Tom, la pauvreté (relative) des Solis ou l'évolution du couple Mike/Katherine, la saison a réussi à toucher certains thèmes humains intéressants, les rebondissements voulus choc étaient moins dominants.
Cela dit, les intrigues de ce genre sont toujours extrêmement boiteuses dans DH, il y a celles qui plaisent et celles qui déplaisent, dépendant des épisodes et encore plus dans cette saison qui mettait davantage l'accent sur celles-ci.
Il y a néanmoins un ÉNORME problème dans cette série et si la majorité des faiblesses que connaît Desperate Housewives (et qui sont nombreuses) peuvent être pardonnés pour la volonté du divertissement, celle-ci devient tout juste insupportable: le fil-rouge annuel. Déjà celui de la saison 4 ne volait pas haut (je hais la Mayfair), autant celui-là est du pur produit comique tellement c'est mal écrit et mal interprété. On veut jouer sur une pseudo-psychopathie pas crédible à un seul moment et le fait de rallonger la sauce pendant toute la saison, ce fameux plan je-vais-faire-payer-Mike-pour-ce-qu'il-a-fait-à-ma-famille (bof) était d'un pathétique ! Un bide rarement atteint dans le paysage sériel, c'est dire si le fil rouge de la saison 2 de Damages attire plus l'intérêt (comparer Damages et Desperate Housewives, wtf, William Hurt si tu me lis)
La saison 5 a aussi été marquée par un événement majeur: la mort d'Edie. Je ne vais pas trop m'étaler là-dessus, je dirais simplement que le départ de Nicollette Sheridan est certes dommage mais ne changera à mon avis en rien la série vu qu'elle ne se contentait que d'apparences anecdotiques, puis on la couplée à ce fameux Neal McDonough pendant trois quarts de la saison, ce qui était juste une assez mauvaise idée.
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Alors certes niveau qualité, la série touche le fond, certes les scénaristes sont en manque (flagrant) d'imagination mais si le divertissement est assuré, la série reste néanmoins toujours efficace [relativisons] et pour ça, on peut remercier les actrices qui arrivent à remonter le niveau d'un scénario assez faiblard. Desperate Housewives reste une série récréative avant tout, cette saison 5 est agréable à suivre, à défaut d'avoir réussi à retrouver l'étincelle des débuts. Bref, j'attends pas la saison 6 avec impatience mais la série fait encore un mince effet, espérons que la saison 6 n'épuise pas les ressources de la série à jamais.