Si Tania était à rapprocher des personnages de Sagan, qui volent eux aussi de protecteurs en protecteurs, ce serait sans le bonheur et le plaisir. Tania, c'est la femme libre poursuivie par l'angoisse du lendemain. Et c'est aussi la femme pour qui, lorsqu'elle s'en libère, tout devient possible.
Mais c'est aussi une femme libre par nécessité : car après quoi courir, sinon la liberté, lorsqu'on doit fuir sa patrie, s'exiler ? La liberté ne devient-elle pas le but de tous les voyages après l'exil ?
C'est un très beau texte qu'il faut sans doute relire une seconde fois pour s'imprégner tout à fait de ses subtilités. On retient toutefois, dès la première lecture, une noirceur, une cruauté, un sentiment d'angoisse dont il n'est pas facile de se séparer pendant plusieurs jours.