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Jeune déjà, Marc Rothko représentait la mer et le ciel par des bandes vertes et grises. Bien des années plus
tard, ces couleurs comme suspendues au-dessus de la toile le rendront célèbre. "Abstraction vivante", dira-t-il. Oui, c'est cela même qui m'émeut. Une porosité qui invite au voyage à l'intérieur sans qu'on sache véritablement de quoi est fait cet intérieur. Le monde comme matière ?
Comme énergie ?
Je laisse la parole au collectionneur Ben Heller : " Comment faisait-il pour déclencher avec aussi peu de variations des discussions entre le
tableau et le spectateur, des discussions aussi directes et intimes que la musique de chambre ? Comment faisait-il pour produire-avec les combinaisons minimales d'une palette de couleurs chaudes
et froides, claires et sombres, calmes et passionnées-des sentiments traduisant la grandeur, la diversité, l'aspect dramatique, la profondeur et l'étendue de la musique orchestrale qu'il aimait
tant ? Qui peut répondre à ces questions ? Seuls les tableaux eux-mêmes-et chaque spectateur."
image de jewishpress