Le leader du Modem est celui qui a le mieux utilisé le temps de communication ouvert par le scrutin Européen.
La raison est simple. François Bayrou est sorti de "l'entre deux images" pour la première fois à ce point.
En dehors de Nicolas Sarkozy, tous les leaders sont restés "entre deux images".
Ségolène Royal est-elle social-démocrate comme en 2007 ou " à gauche toute " comme pour le Congrès de Reims ?
Martine Aubry est-elle chef de parti ou pré-présidentiable, une de plus au PS ?
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Toutes ces personnalités sont décalées par rapport aux nouvelles exigences de communication.
Seul François Bayrou est parvenu à faire un vrai retour en scène en sortant du dilemne : est-il dans la majorité ou dans l'opposition ?
Avec le lancement de son dernier ouvrage, il a su faire du " bruit cohérent " et se réintégrer intelligemment dans le circuit médiatique en apportant une réponse simple à sa question habituelle : il est maintenant dans l'opposition.
Lui qui subissait son sens des nuances, il a accepté la règle : résonner plutôt que raisonner
Dans cette logique, il s'agit de "faire du bruit" et non pas délivrer de la conviction rationnelle.
Après un journal télévisé, les personnes ont retenu un mot ou une image. Le dernier exemple en date est celui de la formule " abus de pouvoir". Pourquoi ce mot ? Est-il juste ? Que peut-il se passer après ce mot ? Toutes ces questions n'ont pas eu leur place. Les camps se sont structurés en fonction de pour ou contre ce mot. Puisque la communication devient une affaire de bruit autour d'un mot ou d ‘une image, il est tout naturel qu'elle dégage une impression de vide dès l'instant que le bruit a disparu.
Cet ouvrage, extérieur au scrutin Européen, demeure pour l'instant le seul "bruit" de la campagne rompant les doutes qui pouvaient encore exister sur l'ancrage du Modem. Belle réussite.