Rosheim est un charmant village alsacien. Une de ses auberges est célèbre: le chef qui officie en cuisine a longtemps animé une émission régionale sur nos spécialités ("sûr un' siess": "aigre et doux")
Je suis avec MANUE.
L'infirmière est présente à toutes les réunions, sauf la fin de la dernière. Elle nous a fait signer un papier de l'intervenant, notamment sur l'obligation laïque de la neutralité!
Les questions posées: comment nous vivons avec le handicap, comment nous avons pris la chose, comment l'entourage a réagi, nos loisirs, nos centres d'intérêt, nos animaux (je les ai fait rire en parlant de mes canaris et mandarins qui n'étaient pas cap de m'aider!), du regard des gens dans la rue (je resors mes anecdotes que vous avez pu lire dans les précédents témoignages) puis la question qui tue! "est-ce qu'on peut encore écrire?" MANUE ne peut pas, elle dit qu'un échantillon de son écriture se trouve sur les pyramides d'Egypte, des hiéroglyphes
Moi, je dis que tenir un stylo m'est de plus en plus difficile, que mon écriture est cochonnée, que je tape sur le clavier de mon PC. Je raconte que prof, j'écris toujours très bien au tableau avec de la craie, car le geste est large! Que vue la lenteur de mes pingouins, je finissais toujours avant eux! On rit encore!
Je parle du handicap comme d'un environnement non adapté, dis que si je les lâche dans la forêt amazonienne ou dans l'Arctique (je cite Sophie Froger, SEPienne qui y va en expédition!), ils meurent comme nous en peu de temps. Le handicap, c'es quand l'Homme n'a pas encore réussi à adapter tout l'environement. J'aime bien cette définition! Et puis ça les responsabilise pour l'accessibilité! On a besoin d'eux. Les pingouins sont scotchés comme d'hab, réjouissant!
Chose nouvelle:
à la fin de l'aprem, des élèves restent pour nous poser des questions plus personnelles, on apprécie!
Une élève a retenu que je pouvais me verticaliser, elle demande quasi à voir, je lui fais la démonstration. Pour MANUE c'est la surprise
Un surveillant aide éducateur que MANUE connaît nous salue; le handicap l'intéresse.
Encore un bon témoignage!