(dépêches)
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/161-listes-pour-les-elections-europeennes_762376.html?XTOR=EPR-181
161 listes pour les élections européennes
Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 23/05/2009 09:56 - mis à jour le 23/05/2009 11:47
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Les listes européennes sont bouclées et le ministère de l'Intérieur en a reçu 161. Rendez-vous lundi pour le démarrage de la campagne officielle...
REUTERS
REUTERS/Thierry Roge (BELGIUM)
Place Beauvau, vendredi après 18H00, heure de la clôture du dépôt, on comptait 161 listes électorales pour les élections européennes du 7 juin. Un total légèrement inférieur à celui de 2004, où
168 listes avaient été en lice.
Sur les huit grandes circonscriptions, l'Ile-de-France détient le record avec 28 listes (même nombre qu'il y a cinq ans) et l'outre-mer le minimum avec 11 (contre 15 précédemment), selon le
communiqué du ministère.
Une fois qu'elles auront été vérifiées et déclarées conformes au code électoral, ces listes seront publiées lundi. C'est aussi lundi que débute la campagne officielle pour ce scrutin qui a
rencontré encore assez peu d'écho chez les Français.
Dans le nord-ouest, 18 listes s'affronteront (19 en 2004), dans l'ouest 20 (21), dans l'est 19 (20), dans le sud-ouest 24 (26), dans le sud-est 21 (inchangé).
Le Massif Central-Centre est la seule euro-région qui compte plus de listes qu'en 2004, 20 contre 18.
Tous les grands partis sont présents (UMP, PS, MoDem, FN, LO, NPA ...) ainsi que des coalitions spécialement formées (Libertas, Front de gauche, Europe Ecologie ...) pour ce scrutin.
On trouve aussi des mouvements tels que Europe, Démocratie, Espéranto, l'Union des gens, l'Alliance royale, le Rassemblement pour l'initiative citoyenne, ou encore La voix de la Bretagne en
Europe...
Seules sept formations sont présentes dans les huit circonscriptions: MoDem, UMP-NC, PS, Espéranto, Libertas (Nihous-Villiers), Europe Ecologie (Verts) et Alliance écologiste indépendante
(Waechter).
Le 7 juin, les Français éliront, à la proportionnelle, 72 députés au Parlement européen, soit six de moins qu'il y a cinq ans, l'élargissement de l'Union européenne ayant modifié les quotas
d'élus par pays.
Ces 72 élus sont ainsi répartis: 10 dans le nord-ouest, 9 dans l'ouest, 9 dans l'est, 10 dans le sud-ouest, 13 dans le sud-est, 5 dans le Massif central-Centre, 13 dans l'Ile-de-France et 3 en
outre-mer.
Toutes les listes n'enverront pas de représentant à Strasbourg. En effet, un minimum de 5% des suffrages est requis pour obtenir un élu. Or, un nombre important de listes entraîne nécessairement
l'éparpillement des voix.
Par ailleurs, un seuil de 3% des suffrages est prévu pour être remboursé des frais de campagne.
Les sondages qui se succèdent, montrent un intérêt modéré des Français pour ce scrutin, mais aussi quelques constantes: les listes UMP-NC arrivent en tête, devançant le PS de plusieurs points,
MoDem et Europe Ecologie se disputent la troisième marche du podium, NPA et Front de gauche sont au coude à coude derrière.
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/les-lobbys-a-bruxelles-comment-ca-marche_762291.html?XTOR=EPR-181
http://www.lexpress.fr/outils/imprimer.asp?id=762291&k=23
Les lobbys à Bruxelles, comment ça marche?
Par Thomas Bronnec, Adeline Haverland, publié le 22/05/2009 16:02 - mis à jour le 22/05/2009 17:04
Bruxelles est-elle vendue aux lobbys ? Un brin provocateurs, nous avons mis cette question sur la table à l'occasion de notre dossier participatif sur les élections européennes. Et vous l'avez
choisie. Beaucoup d'idées reçues circulent sur la question. LEXPRESS.fr fait le point. N'hésitez pas à réagir.
Qu'est ce qu'un lobby ?
Un lobby, c'est un groupe privé qui défend ses intérêts dans la sphère publique. Son but est d'agir pour influencer la législation pour qu'elle se rapproche au plus près de ses objectifs. Comme
le note Bernard Lecherbonnier, professeur à Paris XIII et auteur des Lobbys à l'assaut de Bruxelles, "ils peuvent être liés à une entreprise, à un marché, à une région ou à un Etat". Il faut
aussi ajouter ce qu'il appelle les "lobbys anti-lobbys" qui défendent certains intérêts publics comme les ONG, ou les associations. La fondation Robert Schuman, elle, ajoute que, "par leurs
actions, [ces groupes de pression] tendent à participer au dialogue de la construction européenne, à l'adoption des normes communautaires voire les influencer".
"Participer au dialogue"... les lobbys, c'est démocratique?
Si on veut. Ce qui est certain, c'est que, à Bruxelles, plus précisément à la Commission européenne, les lobbys sont officiellement intégrés au jeu démocratique. Ils participent à l'élaboration
des directives qui s'appliqueront ensuite dans chacun des Etats membres. Dans une note datée de 2004, la fondation Robert Schuman écrit ainsi que "les lobbyistes peuvent être considérés aussi
comme des représentants de la société civile européenne variée, des points de relais de la société indispensables à l'avancement, à la concrétisation et à la perfection de l'adoption des dossiers
européens complexes et d'une grande importance".
Contrairement à Paris, où l'image des lobbys reste très négative, à Bruxelles, ils ont pignon sur rue. Ils agissent au grand jour, peuvent prendre rendez-vous avec les députés dans leurs bureaux
pour défendre leurs positions. Depuis juin dernier, il existe même un registre très officiel où ils peuvent s'inscrire. "Peuvent" et non pas "doivent", contrairement au Congrès à Washington.
C'est la limite de la transparence à l'européenne... On compte aujourd'hui 1483 groupes d'intérêt inscrits, mais ils sont en réalité plus nombreux. Certaines estimations vont jusqu'à 4000 lobbys,
qui emploieraient 15 000 personnes.
Ça a l'air un peu opaque, quand même...
Forcément un peu, oui. Pour Florence Autret, journaliste spécialiste des questions européennes, auteur de L'Amérique à Bruxelles, "la Commission a voulu donner des gages de transparence, mais
elle n'est pas allée assez loin. Pour rendre le registre obligatoire, il aurait fallu définir ce qui relevait du lobbyisme et ce qui n'en relevait pas. Cela aurait pu causer des frictions avec
certains groupes, comme les syndicats qui ne se considèrent pas comme des groupes d'intérêt privés". Bruxelles n'a pas voulu aller au clash avec des groupes qu'elles avait toujours encouragés, et
s'est donc rangée à une solution intermédiaire... qui ne satisfait d'ailleurs pas tous les lobbyistes. Stéphane Desselas, fondateur de l'agence Athenora Consulting, qui nous a contacté via les
commentaires d'un de nos articles, estime que "l'inscription devrait être obligatoire pour mettre tout le monde à égalité et restaurer l'image des lobbys".
L'influence de ces derniers ne se limite pas aux rendez-vous avec les députés. Comme l'explique un ex lobbyiste de Veolia, elle se mesure aussi à leur capacité à pénétrer des cercles d'influence
plus informels, comme les fondations ou les cercles d'amitié. Ces réseaux organisent des dîners ou des cocktails où les huiles des grands groupes ont tout loisir de développer leurs arguments.
Bénédicte Clouet experte pour l'agence EuropeanSchoolnet, confirme : "Nous passons beaucoup par les bruits de couloirs ou le dialogue informel. A Bruxelles, les fonctionnaires, les lobbyistes,
les experts vivent dans le même quartier, fréquentent les mêmes restaurants, les mêmes bars... Le lobbyisme y est presque permanent".
Avec parfois une efficacité étonnante. "Il est arrivé qu'ils reprennent mot pour mot nos amendement", se souvient ainsi l'ancien de Veolia. Et dans son livre, Bernard Lecherbonnier démarre avec
une scène qui fait un peu froid dans le dos. Il raconte la conversation de deux eurodéputés qui viennent de se faire rouler par un lobby sur la question des ampoules électriques. Résultat : un
marché remporté par une entreprise américaine, trois usines qui ferment et 2000 ouvriers au chômage... Bref, selon lui, "le lobbying n'est rien d'autre qu'un jeu d'influence, une injure à la
démocratie représentative, par conséquent à la démocratie tout court".
Bruxelles est donc bien "vendue aux lobbys" ?
Ce n'est pas si simple. Il existe de nombreuses directives où leur influence est effectivement patente. Mais, comme l'observe Florence Autret: "Quand une directive est trop déséquilibrée, quand
un lobby l'a trop façonnée, les institutions sont faites de telle manière qu'un retour de balancier s'opère". Et de citer la directive sur les brevets des logiciels, écrite avec Microsoft, mais
rejetée au Parlement. Ou encore la directive sur les OGM, où Monsanto avait démontré sa force de persuasion, mais qui n'est pas appliquée dans de nombreux Etats membres, dont la France, qui
appliquent un moratoire. Autrement dit, comme le résume la Fondation Robert Schuman, les lobbys participeraient en fait "à l'élaboration d'un compromis, qui a été élaboré, amendé, révisé et
adopté par les institutions européennes".
Comme l'explique Alain Lamassoure, député européen, "les groupes de pression sont une source d'information parmi d'autres. Nous avons l'habitude de travailler avec eux, et nous ne sommes pas
dupes. Quand le responsable des industries de la chimie allemande nous parle du projet Reach, nous savons ce que vaut sa position. A l'intérieur des groupes parlementaires, nous sommes sans arrêt
en train de faire des arbitrages entre les différentes sources. Les lobbys sont écoutés, mais le dernier mot revient toujours au politique". Si les relations entre Bruxelles et les lobbys sont si
étroites, c'est aussi que chacun a besoin de l'autre."Les institutions européennes, qui sont très neuves, sont demandeuses des informations en provenance des groupes de pression, explique
Florence Autret. Historiquement ces derniers ont toujours été des alliés pour construire le marché commun, par rapport aux Etats membres. Ce sont les grandes entreprises, regroupées au sein de
l'European Roundtable of Industrialists, qui ont ainsi aidé Jacques Delors à relancer le marché commun".
Voilà qui explique aussi pourquoi l'influence des lobbys n'est pas proportionnelle à leurs moyens financiers. Selon Florence Autret, "les petits fours sont meilleurs chez les constructeurs
automobiles que chez Greenpeace, mais ça ne joue pas: le lobby qui gagne, à la fin, c'est celui qui oeuvre pour une plus grande intégration européenne". L'exemple de l'ouverture des jeux en ligne
vient à l'appui de cette démonstration. Les monopoles nationaux, comme la Française des jeux, ont bien plus de moyens que les petits acteurs des paris sur Internet. Mais ces derniers ont tout de
même réussi, après une guérilla juridique, à faire ouvrir les marchés nationaux.
Pour suivre au jour le jour les coulisses de notre enquête: @lobbylexpress sur twitter et sur le blog Libres enquêtes.