sur les lieux de l’assassinat,
en 1936,
de Federico Garcia Lorca
Imagine
dos au rocher
l’aube épaulant son fusil
et sur le cran de mire
juste ce qu’il faut de soleil blafard
pour le coup précis et la mort exacte
puis très vite
comme déboulant d’une ravine
le cabri noir de la peur
et
dans les yeux goulus de l’homme
à bout portant
une chevrotine
de thym de menthe de laurier
enfin
la poudre vive
son crachat de métal
et la montagne ivre d’échos
qui ne dessoûlera plus
Christian Erwin Andersen.