Présentation de l’éditeur :
L’histoire "très horrifique" du Crédit a voyagé, un bar congolais des plus crasseux, nous est ici contée par l’un de ses clients les plus assidus, Verre Cassé, à qui le patron a confié le soin d’en faire la geste en immortalisant dans un cahier de fortune les prouesses étonnantes de la troupe d’éclopés fantastiques qui le fréquentent. Dans cette farce métaphysique où le sublime se mêle au grotesque, Alain Mabanckou nous donne à voir grâce à la langue rythmée et au talent d’ironiste qui le distinguent dans la jeune génération d’écrivains africains, loin des tableaux ethniques de circonstance, un portrait vivant et savoureux d’une autre réalité africaine.
C’est, en effet, une histoire truculente, exubérante (voire bavarde), fait de bric et de broc, une succession de petites scénettes parfois trash (le type qui est réduit à porter des Pampers après son séjour en taule). Passé les 40 premières pages, que j’ai trouvées extraordinaire de drôlerie, le soufflet est un peu retombé, et le livre finit par tourner un peu à vide. Accumuler les « histoirettes » pour tenir les 250 pages sent un peu le procédé. Mais cela reste une lecture très rafraichissante et distrayante qui laisse le politiquement correct à la porte, ce qui n’est déjà pas si mal. De plus, le livre est truffé de références littéraires et autres ; de De Gaulle à Céline en passant par San-Antonio (« Il faut battre le frère quand il est chauve ») et Zola ou Ponce Pilate… Il semble qu’il y en ait 250.
Editions Seuil / Points - 248 pages
tags:Alain Mabanckou, Livre