Cette année, j'aurai certes et à mon grand regret vu moins de films que d'habitude (j'aurai néanmoins vu la majorité des films de la compétition officielle, ce soir ou demain matin vous pourrez bien entendu lire mes pronostics pour le palmarès qui sera décerné demain, sur "In the mood for Cannes" et "In the mood for Cinema", et ultérieurement mes critiques des films dont je n'ai pas encore eu le temps de vous parler comme "A l'origine" de Xavier Giannoli, "Les étreintes brisées" de Pedro Almodovar", "Les herbes folles" d'Alain Resnais) mais j'aurai aussi découvert de nombreuses autres facettes du Festival de Cannes... rassasiant mon insatiable curiosité, m'imprègnant plus que jamais de l'atmosphère irréelle de ce festival.
Hier soir, quand on m'a proposé d'assister au Grand Journal de Michel Denisot dans le carré vip, c'est-à-dire sous le plateau, sur la plage du Martinez j'ai d'abord hésité, ayant prévu de voir l'hommage à Fanny Ardant et son premier film en tant que réalisatrice et puis je me suis dit que l'expérience pourrait être amusante... culpabilisant un court instant de soudain, ainsi, préférer la vie au cinéma. Mais après tout c'est à travers "Nul part ailleurs" puis "Le Grand journal" que j'ai longtemps suivi ce festival alors se retrouver de l'autre coté de la barrière promet finalement d'être plutôt amusant.
Ci-dessus: sous le plateau du Grand Journal, sur la plage du MartinezComme vous le verrez ci-dessous, j'étais aux premières loges pour saisir l'enthousiasme débordant de Quentin Tarantino (invité de Michel Denisot hier soir avec Diane Krüger, Mélanie Laurent, Christoph Waltz, Jean-Marc Barr, Gaspard Noé, Anna Mouglalis, Jan kounen...). Voir les réactions en direct des invités à l'impitoyable et délectable "petit journal" de Yann Barthès était plutôt réjouissant et au moins aussi impitoyable que la chronique en question.
Photo ci-dessus: Quentin Tarantino et Mélanie Laurent (photo inthemoodforcannes.com ) Photo ci-dessus: Diane Krüger et Quentin Tarantino (photo inthemoodforcannes.com ) Ci-dessus: Diane Krüger et Quentin Tarantino (photo inthemoodforcannes.com ) On me propose ensuite de revenir deux heures plus tard pour la fête de fin du "Grand journal", dernière soirée Canal plus sur la plage du Martinez. Depuis le ponton du Martinez, une vue féérique sur la baie de Cannes s'offre à moi, un Cannes idyllique, où tout semble facile, idéal, sans barrières ni nuages. J'essaie alors, en vain, de reconstituer le film, si riche, si improbable, de ces derniers jours. L'idée d'un retour à la réalité m'effleure un instant et me réjouit presque plus qu'elle ne m'attriste car je sais qu'au vertige de Cannes succèdera celui de l'écriture, au moins aussi grisant, après ces journées qui ont cristallisé tant d'émotions et de sentiments divers. Brusquement, à 2H du matin, en plein milieu d'un morceau, la musique cesse (pour cause de prosaïque arrêté municipal) sans pour autant complètement éclipser la magie du moment qui résonne encore, mais rappelant néanmoins que la réalité peut reprendre ses droits à chaque instant, me rappelant que cela ne durera pas toujours, mais je songe à toutes ces images immortalisées, asborbées, dévorées et à tous ces visages croisés qu'elle ne pourra pas me voler et dont la petite musique, si rassurante, m'accompagnera désormais ...