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Des fascismes aux fachos, l’Europe alibi ou l’Europe réponse ? 4/4 l’Europe, réponse pour un modèle Démocrate

Publié le 23 mai 2009 par Soseki

L’EUROPE, REPONSE POUR UN MODELE DEMOCRATE

Est-ce qu’une autre forme dangereuse de fascisme est possible aujourd’hui ? D’après le documentaire de Canal + qui a suscité ces pages, c’est le cas. Or, il ne s’agit pas de fascisme. L’élément raciste, xénophobe, le poujadisme, dans son rejet de l’Etat, est une autre forme. Existe-il des éléments pouvant provoquer une nouvelle forme, donc, de fascisme ou déviance totalitaire ?
Oui…

La crise économique provoque des dégâts sociaux sans précédents. Le « néo-libéralisme », de façon structurante (dérégulation, désétatisation, déshumanisation, baisse de la fiscalité pour les nantis, dépénalisation de la délinquance financière, érection de l’argent comme but suprême, etc.) créé une rancœur, voire une opposition latente de nombre d’Européens. Les pollutions ont des conséquences de plus en plus fortes et fréquentes sur notre environnement. Les identités culturelles sont affaiblies par la « mondialisation ». Les pays de l’ancien glacis rouge ont une faible voire absente culture démocratique, la déstructuration sociale est puissante et le « sens » politique paraît absent. L’antisémitisme nouveau s’abreuve dans la politique de l’Etat israélien, faute du « juif » un méchant « arabophobe » ou islamophobe, tout juif est un riche, agent d’Israël, qui « a du sang palestinien sur les mains » (comme j’ai entendu dire une élue Verte) : le nouvel antisémite est un mélange d’ethno-différentialiste, de gauchiste et du raciste habituel. Pour sa part, le terrorisme rend toujours possible les catastrophes de masse (nucléaire ou bactériologique). Enfin, la pauvreté de nombre de peuples du continent africains les pousse à une émigration subie.
Bref, nombre de peurs assaillent les peuples européens : mondialisation, dégradation écologique, terrorisme, immigration, déstructurations sociales et culturelles, etc. C’est ainsi que l’on voit poindre, telles des protubérances malignes, des mouvements poujadistes alliant xénophobie, rejet de l’Etat, conservatisme. L’Europe fait partie de leurs ennemis par un choix de régression nationale. Or, ce nationalisme est en contradiction avec nos identités culturelles (cf. la dernière citation).
Le besoin d’unité, de se retrouver dans une expression nationale, le manque de fierté nationale ou de puissance, la recherche d’un Etat impartial et conséquent, le besoin de protection, peuvent provoquer la recherche d’un nouveau fascisme.
Or, concernant la « mondialisation », l’ouverture des peuples vers tous ceux qui composent sa planète est au contraire une chance de découverte culturelle et intellectuelle. Si l’on prend la grippe porcine, dont la mondialisation serait « le » facteur aggravant, l’on n’oublie aussi que cette mondialisation permet la confrontation de nos corps à de nouvelles maladies qui renforcent nos anticorps, nos immunités. La mondialisation est donc autant un élément provoquant des crises qu’un puissant facteur d’amélioration. Encore une fois, ce sont les agissements des hommes qui font les résultats…
Ce n’est pas l’Etat qui est l’ennemi de l’homme, bien plutôt, c’est la dérégulation, la désétatisation qui provoque inégalités, injustices, effacement culturel. Le trop d’Etat étouffe la créativité de la société. Son absence permet toute les déviances de l’individu, criminalité, déshumanisation, injustices. C’est l’équilibre entre Etat tutélaire et société libérale qui permet la créativité de l’homme et la protection de la loi et de la solidarité.
L’Europe n’est pas la cause mais la réponse à nos maux. C’est le manque d’Europe qui destructure nos sociétés. C’est l’absence de politique économique européenne qui affaiblie nos économie nationales et appauvrie nos peuples. C’est l’absence de cohésion sociale qui déshumanise les Européens. C’est l’inexistence de politique culturelle européenne qui déstructure nos sociétés alors que l’Europe est l’incarnation de nos histoires. Enfin, c’est le refus d’une politique européenne, d’une incarnation de la politique européenne, qui nous empêche de défendre le modèle européen qu’est la Démocratie : liberté des sociétés protégées par un Etat puissant permettant la Loi et la solidarité.
Bientôt arrivera l’élection de nos parlementaires européens. Encore une fois, c’est le choix des Européens qui fera que cette Europe pourra réellement exister pour eux, ou restera une involution de marché et d’oukases d’une administration non conduite politiquement.
L’UMP et le PS envoient des députés qui votent, les statistiques l’ont prouvé et les médias le reconnaissent, à 90 % pareillement, et soutiennent ensemble Barroso, poursuivent l’involution d’une Europe se limitant à un marché économique néolibéral qui détruit nos industries et nos savoirs. Nos gouvernants valident, voire décident au niveau européen des mesures qu’ils réprouvent cyniquement dans nos Etats. PS et UMP, ou socialistes européens et conservateurs européens, n’incarnent pas le modèle Démocrate européen, car il n’est pas leur. Les socialistes restent pour les uns englués dans leur archaïsme marxien et matérialiste primaires, pour les autres à l’impoture du « déclamatoire » et de l’irresponsabilité. Les conserveurs veulent protéger leurs rentes nationales et goûtent au mélange, qui leur est profitable, du conservatisme et du mibéralisme, au détriment de nos peuples.

Seuls ceux qui veulent incarner la volonté de nos peuples, qui aspirent à une politique « populaire », Démocrate, sont capables d’ériger une Europe utile à tous ses peuples, de défendre ce modèle européen d’économie sociale de marché, de la Loi impartiale, de nos identités culturelles, de nos ambitions intellectuelles et technologiques, de la protection de notre environnement, bref des « désirs profond des masses ».
La Démocratie est la meilleure des réponses à ceux qui pourraient être séduits par certains aspects du fascisme : progrès, modernité, dépassement des luttes de classes. Mais encore faut-il que les gouvernants ne se blottissent pas dans un conservatisme de cocon. La circulation des élites, la pratique démocratique dans ses expressions les plus locales, permettent une régénération permanente, à condition de ne pas gripper le système par une « ploutocratie ». Encore une fois, ce sont les agissements des hommes qui permettent les échecs ou les réussites. Les échecs des démocraties sont celles des hommes qui la conduisent… (20).
La Démocratie, pluraliste, est le système politique qui apporte le plus de garantie à la circulation des élites, l’écoute des peuples, et au progrès. « Par le biais du pluralisme social et de la concurrence des partis, la société industrielle se rapproche de l’idéal démocratique. Non que le peuple gouverne ou qu’il ait par lui-même une « volonté générale » toute faite en dehors des échanges incessants entre les individus et les groupes. Mais la libre discussion entre majorité et opposition, entre syndicats ouvriers et groupe de pression, entre les intellectuels et le Pouvoir assure aux gouvernés, sans les soustraire à la loi d’airain de l’oligarchie, les garanties auxquelles ils peuvent raisonnablement prétendre ; elle ne permet guère à ceux qui gouvernent de méconnaître les désirs profond des masses » (21).
Il faut mettre en place une politique économique de l’offre, de création d’industries (ma « sempiternelle » sur notre blog), de la recherche, de la maîtrise d’une économie verte (nouvelles énergies et matériaux) et des industries spatiale et maritime pourvoyeuses de nouveaux matériaux et connaissances. Nous devons aussi imposer un cadre de droits sociaux européens (minimum de revenus, retraites, reconversions, formations, etc.) et l’harmonisation fiscale. Enfin, l’Europe doit incarner une politique culturelle et environnementale moderne et ambitieuse, par des projets communs et la protection de nos acquis.
La meilleure pratique de la Démocratie se fait d’ailleurs par les Démocrates…

Pour cela, nous devons choisir la mise en place d’une politique européenne, de son incarnation, d’un exécutif qui pallierait les égoïsmes des gouvernants des Etats européens et dominerait l’administration européenne. Est-il normal que des fonctionnaires européens puissent décider que le vin rosé devienne un mélange de vin blanc et de vin rouge, ou qu’il faille interdire les fromages crus ? Ces questions peuvent paraître bénignes, or, elles sont la traduction d’un déficit de démocratie, donc d’absence de politique européenne. c’est ce genre de mesure qui rendent les peuples européens rétifs, à l’Europe, voire s’en méfient… Et ceux qui utilisent ces exemples pour s’opposer à l’idée d’Europe politique, sont en contradiction même avec leur souhait de son rejet car c’est son absence, l’absence de démocratie, qui induit ce genre de déviance.
Les échecs de l’Europe ne sont permis que par un manque de conduite politique, la crainte même d’œuvrer pour l’Europe par ceux qui la dirigent ( !), et l’excès d’autocritique qui frise les tendances suicidaires ! (22).

Les Démocrates sont la réponse à la déviance poujadiste, à la déformation d’un nouveau fascisme perverti. C’est à nous, Européens, d’en assumer la responsabilité par nos votes, par notre engagement politique. C’est à nous d’assumer d’être des Hommes et non de rendre « l’autre » responsable de nos propres limites. Nous sommes faillibles, en nous dépassant vers l’autre, nous nous affermissons et produisons le « progrès »…

Je terminerai par cette citation qui est, d’après moi, une excellente réponse aux interrogations des « fachos » : « l’homme est biographie plus qu’il n’est biologie. L’homme n’est pas une nature, il a une histoire. Ou plutôt, ce que la nature est aux choses, l’histoire l’est à l’homme (…) Fait de nature et de surnaturel, l’homme est une espèce de centaure ontologique » (23).

(20) Alexis de Tocqueville, « De la démocratie en Amérique », « L’Ancien Régime et la Révolution » et « Souvenirs », ensemble de ses œuvres que l’on retrouve dans un seul volume chez Robert Laffont-Bouquins
(21) Raymond Aron, « Les désillusions du progrès. Essai sur la dialectique de la modernité », Gallimard. Je vous recommande cette édition particulière de 2005, chez Gallimard-Quarto, « Penser la liberté, penser la démocratie », beau volume qui recueille différents ouvrages de R. Aron sur ce thème.
(22) Raymon Aron, « Plaidoyer pour l’ Europe décadente », Laffont
(23) Jose Ortega y Gasset, « La révolte des masses », ed. du Labyrinthe


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