Commentaire parvenu par mail en réaction à la note “Vie éternelle “
C’est un peu gros quand même de comparer un parcours linéaire, depuis le jeune homme dont les idées politiques étaient concordantes avec le milieu social dont il était issu, les préjugés de sa classe et qui a lentement mais sûrement, constamment, évolué vers la gauche, avec celui d’opportunistes cyniques qui retournent leur veste en quelques mois (voire quelques jours) pour rester “dans la lumière” ou enfin y accéder (croient-ils: ils croupiront dans les poubelles de l’histoire)
L’évolution naturelle, c’est le contraire (Herriot, Millerand, Laval, Mollet, et j’en passe des dizaines). Avec l’âge, la notabilisation, la fréquentation des puissants, on a naturellement tendance à se tourner vers le conservatisme, voire la réaction.
Ensuite, étape pour la prise du pouvoir? la conquête d’un parti qui pesait environ 6% des voix (5% pour Defferre en 1969 aux présidentielles) en concurrence “amicale” mais certaine avec un parti communiste qui avait présenté un candidat “stal de chez stal”, qui a largement dépassé les 20%. Voie de la facilité? Ensuite, quand les communistes ont cassé l’union, que les sirènes centristes et rocardiennes poussaient à être “raisonnable”, maintien envers et contre tout de la ligne de gauche, que tous ou presque jugeaient suicidaire. Opportunisme? Recherche de la facilité?
Je ne lui reproche qu’une chose: son passé d’ancien combattant marqué par les horreurs de la guerre en a fait un européiste bêlant qui a trop cédé aux capitalistes rhénans (concurrence libre et non faussée, banque centrale déconnectée du pouvoir politique et en charge seulement de l’inflation, pas de l’économie ni du social, etc.)
On oublie aussi qu’à la fin de la première guerre du Golfe, quand son taux de popularité atteignait les 80%, il aurait convoqué des législatives anticipées qu’il les aurait gagnées triomphalement et qu’il aurait eu une fin de mandat très tranquille. Il s’y est refusé avec hauteur, estimant que la dissolution était une affaire d’état et non une manière de régler les questions politiciennes. Pas comme un Chirac qui a été désavoué par des types comme Mazaud, sincèrement indignés, qui n’a même pas été foutu de gagner son pari, et qui a eu la veulerie, lui le “gaulliste”, de ne pas en tirer les conséquences.
Alors oui, Mitterrand. Un grand fauve. A ne pas mettre en comparaison avec des cloportes genre Kouchner, Allègre, Besson, Lang, Rocard (oui! même lui qui n’a pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de sa démarche) etc., qui d’ailleurs lui ont tous mangé dans la main à des degrés divers, comme ils mangent dans la main du Puissant du moment, pour garder ou obtenir quelques paillettes du pouvoir. Par respect minimum, et par objectivité simple
Benjamin