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Cannes 2009, Jour 9 : Voitures, tracteurs et panique dans les villages

Publié le 22 mai 2009 par Boustoune


Le rythme du festival se fait de plus en plus trépidant avec encore une grosse journée. Pour commencer, l'enchaînement de deux longs, très longs films en compétition. 2h30 chacun... Mais comme le dit le dicton populaire «plus c'est long, plus c'est bon...».

Avec A l'origine, Xavier Giannoli signe tout simplement son meilleur film Ce drame social s'inspire d'un fait divers réel : L'escroquerie d'un homme ayant réussi à se faire passer pour un entrepreneur en travaux publics et à mobiliser toute la population d'une petite zone urbaine sinistrée, dans le nord de la France pour rouvrir le chantier abandonné de l'autoroute voisine. A travers cette incroyable histoire, Giannoli parle des problèmes économiques et sociaux de nos sociétés contemporaines, de l'impact des délocalisations et des plans de licenciement sur des zones géographiques complètes. Le film touche d'autant plus juste qu'il est porté par des interprètes tous très bons. François Cluzet notamment, parfait dans le rôle de ce petit escroc subitement embarqué dans un processus qu'il ne contrôle plus, mais heureux de pouvoir enfin donner un sens à sa vie.
Autre film en compétition, autre petite pépite, le nouveau film de Michael Hanneke, Le ruban blanc.Le réalisateur autrichien délaisse les scènes-chocs qui peuplent habituellement ses films pour livrer une oeuvre assez austère et mystérieuse, dans laquelle la violence est sous-jacente, prête à jaillir. L'intrigue tourne autour d'une série d'«accidents» étranges dans un petit village rural autrichien, au début du XXème siècle : un cable tendu au sol occasionne la chute du médecin local, une paysanne meurt brusquement, un enfant handicapé est martyrisé... On découvre peu à peu que cette petite communauté cache des actes moralement douteux, bien loin de la rigueur morale de façade affichée par les notables qui dirigent le village – du baron local au pasteur...
Surtout, cet instantané de la population autrichienne des années 1910 permet de revenir sur les origines du nazisme et de la barbarie des populations germaniques lors de la seconde guerre mondiale. Le tout filmé avec la rigueur habituelle du cinéaste, dans un noir & blanc bien travaillé et adapté au sujet.

La section Un certain Regard a proposé un beau voyage en images et en musique dans les superbes paysages de Colombie avec Les voyages du vent de Ciro Guerra. L'histoire d'un accordéoniste en deuil, qui, au crépuscule de sa vie, décide d'arrêter la musique et de rapporter l'instrument à son vieux maître. il est suivi dans son périple par un jeune homme qui pourrait être son fils, désireux lui aussi d'apprendre la musique et de découvrir le monde.
On reste en Amérique du sud avec A la dérive, le récit initiatique d'une adolescente qui découvre le sentiment amoureux et le désir au moment où ses parents traversent une grave crise de couple. Les images sont très soignées et mettent en valeur les paysages, somptueux, mais le film en lui-même n'est pas inoubliable, car bien trop classique et prévisible.
Les paysages du Carcasses de Denis Côté, présenté à La Quinzaine des Réalisateurs, étaient un peu moins superbes mais assez surprenants – le personnage habite dans une sorte de dépotoir ou de casse automobile, véritable bric-à-brac d'objets en tout genre.
Au début, on regarde avec curiosité ce docu-fiction iconoclaste, mais l'ennui s'installe peu à peu, à mesure que le cinéaste tente d'insuffler de la poésie à cet univers étrange peuplé de personnages un peu «différents».

Pour clore la journée, une nouvelle séance de minuit - programmée plutôt vers 1h du matin, c'est rude... - avec arrivée de l'équipe du film en... tracteur! Il s'agissait en effet de la projection, hors compétition, de Panique au village, le film d'animation de Vincent Patar et Stéphane Aubier. Le concept est le même que la série télévisée éponyme : des petites figurines tout droit issues de notre enfance (cow-boys et indiens, personnages et animaux de la ferme, petits soldats, extra-terrestres et monstres...) habitent le même village fait de carton pâte et participent à toutes sortes d'aventures délirantes issues du cerveau malade des créateurs de Pic-Pic et André. L'humour absurde (et belge) du film fait souvent mouche, notamment grâce à un casting vocal où Benoît Poelvoorde et Bouli Lanners s'en donnent à coeur joie. Seul problème, le concept, irrésistible en format court s'essouffle assez vite après la première demi-heure. L'heure tardive de projection n'a probablement pas arrangé les choses...
Sans compter que le festival touche à sa fin et que la fatigue commence à se faire sentir...



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LES COMMENTAIRES (1)

Par vikyr
posté le 09 juillet à 13:17
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Pour immage carcasses {voir haut de page}, en 80% il s´agit de une Škoda Octavia ou 440 /Spartak/ de fabrication Tchecoslovaque.

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