L’absurde mais réelle guerre linguistique menée par les autorités politiques en Brabant flamand, la province qui encercle Bruxelles la francophone, vient de franchir un nouveau palier dans ce qu’il faut bien appeler une épuration linguistique.C’est à Overijse que ça se passe, cette fois. Une commune coincée entre la Région Bruxelles-Capitale et la Wallonie.
Mitoyenne d’Auderghem (Bruxelles) et de La Hulpe, Rixensart, Wavre (Wallonie), Overijse n’est pas une commune « à facilités » mais on y recense près de 50 pc de citoyens francophones et plusieurs centaines d’anglophones et autres locuteurs non néerlandophones (des fonctionnaires européens ou de l’OTAN principalement). C’est donc, légalement, une commune unilingue flamande.
Le collège municipal vient d’adresser sous avis officiel à tous les citoyens de la commune un autocollant en néerlandais à apposer sur leur boîte aux lettres, demandant au facteur de ne plus y déposer d’imprimés qui ne soient pas en néerlandais. La période électorale est évidemment un moment propice pour lancer une nouvelle attaque contre le français et les francophones.
Cette démarche xénophobe, que je vous laisse apprécier, n’est pas un coup d’essai car, bien plus grave, il y a un an, ce même collège avait demandé à ses administrés de dénoncer à la commune les commerçants qui ne s’exprimaient pas exclusivement en néerlandais ou qui avaient l’outrecuidance d’apposer des mentions en français dans leur boutique. Déjà en 2007, une entreprise de déménagements émigrée de Bruxelles s’était vue intimer l’ordre de supprimer le mot français « déménagements » de son enseigne et de ses publicités.
L’ultra flamingant burgemeester (maire) d’Overijse, mais aussi député chrétien démocrate (CD&V) au parlement régional flamand, est un des frondeurs qui refusent en toute impunité d’organiser les élections européennes du 7 juin dans leur commune pour protester contre la non scission de l’arrondissement électoral dénommé « BHV », le fameux clou dans le cercueil de l’Etat Belgique.
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