Mais si la forme change, le fond reste le même. Tous les ans, Cannes est immuable, ne change pas d'un iota. Cannes est encore et toujours un savant mélange de vomi, de glamour, de silicone et de cinéma art-et-essai.
Et tout ça, c'est très fatiguant. Fatiguant de s'user les yeux sur les décolletés plongeant de bimbos en plastique. Fatiguant de se tuer les jambes à courir entre les rendez-vous. Fatiguant d'attendre un éventuel coup de fil pour un éventuel carton d'invitation à une projection ou à une soirée. Fatiguant d'attendre des heures sous le cagnard pour voir un film de 3h46 en noir et blanc sur les affres d'un psychanalyste thaïlandais en proie au doute face à une sexualité déviante. Fatiguant d'assister à la décadence alcoolique programmée (et pas très bien calibrée) de quelques journalistes blasés et autres chefs de pub/projets stressés.
Mais heureusement, il y a ces petits plaisirs plus vivifiants qu'une cure de Redbull en intraveineuse, ces petits moments de bonheur que l'on ne trouve qu'à Cannes.
Voir en avant-première mondiale UN PROPHÈTE, le chef d'oeuvre de Jacques Audiard qui vous rend à nouveau fier du cinéma de votre cher patrie hexagonale, en fait partie. Prendre un verre avec une jolie fille et discuter quelques temps de cinéma, également. Discuter avec un acteur/chanteur connu de l'avenir de la musique dans une somptueuse villa, aussi. Et quand enfin, à quelques heures de votre départ, vous assistez à l'interview live de la sublime Dita Von Teese qui se trouve à juste quelques centimètres de vous, vous oubliez vite l'enfer de la Croisette une semaine de Festival...
A l'année prochaine, pour le pire et pour le meilleur (heureusement)...