Ce qui semblait utopique, il y a moins de deux ans encore, devient progressivement une réalité.
Depuis de nombreuses années, les élèves des lycées se retrouvaient en «chômage technique» (vacances) dès le début juin et parfois même avant. Ils perdaient ainsi chaque année 10 % de l’enseignement qui leur était dû pour réussir leurs études.
Certes, les jeunes n’étaient pas mécontents, mais le service public était largement défaillant. Le ministère s’est enfin attelé à la tâche en resserrant le planning du déroulement des épreuves d’examen des baccalauréats (général, technologique et professionnel).
En effet, depuis 2008, une première étape a été mise en place dans une quinzaine de départements pilotes pour réduire l’impact du déroulement des épreuves sur la scolarité des jeunes. Après cette première expérimentation réussie, en 2009, c’est une étape plus importante qui est mise en oeuvre : réduction de l’amplitude des épreuves, calendrier des conseils de classe et des commissions d’appels fixés, désormais, par le ministère pour éviter les dérives.
Certains élèves, souvent avec la bénédiction des parents, profitaient de la désorganisation provoquée par le déroulement des examens et des dates précoces des conseils de classe pour s’absenter pendant plusieurs semaines. Or, faut-il le rappeler, le calendrier scolaire est fixé pour tous au plan national et la scolarité reste une obligation légale en France.
Les établissements sont désormais chargés, eux, d’assurer un service d’enseignement jusqu’au 15 juin minimum, les conseils de classe ayant lieu après cette date, sauf pour les classes terminales. Les commissions d’appels ayant lieu vers le 25 juin.
Des marges de progrès sont encore possibles pour réduire l’impact sur le temps scolaire : organiser les épreuves pratiques après les épreuves écrites des baccalauréats, optimiser les surveillances des épreuves écrites en regroupant les candidats dans des grandes salles, organiser la correction simultanée de toutes les épreuves sur un minimum de temps (sur une ou deux journées afin de bénéficier de tous les enseignants pour la surveillance de toutes les épreuves), etc.
Enfin une dernière étape importante reste à franchir (le ministère ayant privilégié la prudence en mettant en place progressivement ces transformations) : celle de la réorganisation des épreuves des brevets de techniciens supérieurs (BTS). Aujourd’hui les premières épreuves se déroulent à partir du 15 mai, pour un jury final au début juillet !
Une proposition raisonnable pour une optimisation maximale : mettre en place les épreuves écrites de tous les BTS la semaine précédent celle des épreuves écrites des baccalauréats suivie des épreuves pratiques, des corrections et enfin des jurys.
Vous pouvez retrouver toutes ces propositions détaillées, faites l’an dernier, dans un rapport : «Le déroulement des épreuves d’examen : analyse et propositions».
En tenant compte de cette nouvelle organisation, les élèves pourraient bénéficier, enfin, d’un enseignement à temps complet jusqu’à la fin juin en classe de seconde, jusqu’aux épreuves anticipées pour les élèves de première, et jusqu’au 10 juin environ pour les étudiants de BTS.
Un temps d’enseignement supplémentaire au profit de la réussite des jeunes. N’est-ce pas là un objectif capital lorsque le taux de chômage des jeunes avoisine les 25 % ?