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Toujours curieuse de découvrir et de vous faire partager des initiatives originales, je n’ai pas hésité devant une invitation reçue via Facebook il y a quelques temps.
«Soirée Pop Eleganz le 16 mai. Thème : Trash Romance. Dress code : über élégant. 400 personnes maxi. (Rien que ça ?) Lieu tenu secret, sera communiqué 48 heures avant».
Mystère…
Renseignement pris auprès de quelques ami(e)s qui avaient déjà participé à d’autres soirées, le concept s’annonce original. Mademoiselle Pop Eleganz, blonde incendiaire armée d’un révolver et d’une paire de stilettos bien affutés, mystérieuse au possible, organise des soirées et autres «loft parties dans un esprit décalé, pop et raffiné».
Trois éditions aux noms évocateurs se sont déjà déroulées.
Kiss my Loft, soirée inaugurale ; Barbie is dead, qui a réuni pas moins de 800 participants ; et enfin OTAN Party, soirée dissidente lors du Congrès des 3 et 4 avril derniers. Trois succès d’après les échos recueillis.
Je suis la procédure pour m’inscrire à ladite soirée. Pré-inscription via le site internet de Pop, attente de la confirmation, réception de l’email, retrait du précieux sésame. Les informations sont distillées au compte goutte. Quelques shootings sont organisés et des photos (évocatrices) confirment la tendance. Entre Barry Lindon et The Cure pour le moins. Un tel événement se mérite, mais n’en fait-elle pas trop ? Il ne s’agit après tout que d’une énième soirée…
Ne reculant devant aucun sacrifice pour mener l’enquête à son terme, je me suis concentrée sur la tenue à adopter. Trash Romance, kezako ?
Il faut dire que savoir conjuguer élégance ultime et trashitude relève de la haute voltige.
Les indications fournies sur le groupe étaient précises, pointues, voire exigeantes. Port de la rose rouge, pour la romance sans doute, obligatoire. Menottes conseillées. Fouet préconisé ??
Après de nombreux essayages, l’affaire est (enfin) tranchée…
Un message reçu via la boite à lettres Facebook dévoile le lieu des hostilités : un garage en périphérie. Aie, la perspective d’engager les précieux escarpins dans un environnement maculé d’huile de vidange me fait hésiter mais non, courage.
Nous arrivons, quelques victimes consentantes m’accompagnent pour cette expédition qui s’annonce Fast & Furious. De l’extérieur, quelques voitures garées sur le trottoir, pas la foule on dirait… Je m’inquiète. A tort.
Un jeune homme en costume attend les convives à l’entrée. Sourire, «Je vous en prie, si vous voulez bien me remettre votre carton et passer chez mademoiselle pour donner votre nom». Une jeune fille souriante, munie d’un ordinateur relève les identités. «Vous n’êtes pas inscrit, désolée, une prochaine fois peut-être», apparemment miss Pop a donné des consignes strictes.
Je m’approche à mon tour, ouf, je suis sur la liste. Un visage s’approche et me salue. Mais oui, serait-ce bien ? Mais non, c’est impossible ! Dans la foule, l’apparition s’éloigne.
Nous pénétrons dans le garage, qui n’en est plus un ! Déco blanche, lumière, musique, champagne, hôtesses aussi élégantes que souriantes. Une Fiat 5OO rouge passion donne le ton au cœur du dancefloor.
Les hommes arborent chemises à jabot et maquillage Robert Smithien.
Les jeunes femmes sont perchées sur des talons vertigineux et portent robes minimalistes ou smokings portés selon les préceptes d’Yves Saint Laurent. Féminité et glamour. Nous sommes en pleine romance.
Le trash est également représenté. Spartiates montantes, jupes de cuir, quelques cravaches…
L’apparition revient. Veste noire, chemise blanche, eyeliner, cravate hallucinante. Plus de doute quant à son identité. Les convives sont triés sur le volet.
Quelques électrons libres résistent et sont parvenus à pénétrer arborant des jeans improbables. Ils encourent la blacklist à perpétuité… Bien fait !
Une serveuse timide nous propose la carte des consommations. Divers champagnes sont proposés. Un œil à la carte et, surprise, les tarifs sont plus que raisonnables. On m’explique que Pop Eleganz tient à ce que la fête soit belle pour tous. Jolie attention.
J’apprends que 6 DJ’s sont mobilisés. Quelques 8 photographes et cameramans shootent qui le désire. Une ex-pornstar immortalise les convives lors de séances photos trash soft (ou moins soft selon...).
L’espace se remplit. La musique, excellente, jaillit de plus en plus fort. De nombreuses têtes connues apparaissent. Danse, musique, champagne. L’ambiance est festive et décontractée. La nuit avance, trop vite... Elle va durer encore quelques (trop courtes) heures...
Trash et romance party. Nous ne sommes pas à Cannes mais à Strasbourg.
Pop Eleganz reste une inconnue.
La dea ex machina a réussi son pari : convertir Lady Pénélope qui attend avec impatience la prochaine édition.http://www.popeleganz.com/