Au nom de la religion, c'est comme au nom de la nation, au nom de l'humanisme, au nom du communisme, nom de... la loi, c'est à dire au nom de valeurs qui sont les nôtres et que les autres doivent reconnaître comme les meilleures et s'y soumettre. Une attitude qui prévaut depuis la naissance du pouvoir étatique, un pouvoir concentré entre les mains de quelques uns. Ce qui est tout neuf au regard de l'histoire de l'humanité. Evènement que les historiens appellent "naissance des civilisations". Une idée qui, 10.000 ans plus tard, s'est emparée de quasiment tous les peuples condamnés à vivre prisonniers de l'atmosphère terrestre car tous se soumettent, bon gré mal gré, à la loi des chefs. Quelques isolats, quelques groupes insoumis existeraient-ils encore ?
Pas de monstre parmi nous, que des hommes : de Gangis Khan à Hitler en passant par Napoléon ou Torquemeda, rien d'étranger à la nature humaine. Juste la possibilité de concentrer suffisamment de pouvoir pour mettre en oeuvre sa propre vision du monde. Vision perverse, délirante, etc.. c'est possible, mais en tout cas rien d'inhumain, et rien de plus que ce que des millions d'hommes pratiquent quotidiennement à des échelles bien plus réduites, souvent dans leur entourage, sur leurs femmes, leurs enfants, leur chiens, etc... et même sur eux-mêmes.
Ne crois pas que j'ai une vision pessimiste de l'homme parce que je sais aussi que, dans un même temps, certains s'emploient à sauver des vies, à soigner, réconforter, nourrir, aider. Faire disparaître la part obscure de l'homme, en priant chaque matin pour une humanité purifiée du mal, c'est éteindre du même coup la face lumineuse de l'homme avec le désir de le faire vivre sous une ciel triste et blafard, sans ombre et sans lumière véritables qui donnent tout son relief à la nature humaine. Moi, je prie tous les jours pour que ces humanistes purificateurs à la con ne puissent pas gagner leur "combat". A priori c'est pas prêt d'arriver, les lavettes n'ont jamais rien gagné sinon quelques beignes de plus sur le sommet de leurs tronches déjà bien affaissées. C'est comme cela qu'elle me plaît l'humanité, je la contemple et je l'aime comme elle est. Je n'ai pas l'intention d'aller vivre en célibataire dans une caverne platonicienne où résonnent sans trêve les gémissements des humanistes associés.
Mais bon, vous préférez peut-être les chaînes et la vision de vos ombres mouvantes, toujours plus agréables à supporter que la lumière crue du soleil.
Celui qui se tue pour échapper à sa gloire