Une fois nâÂÂest pas coutume : je vais vous narrer une anecdote personnelle.
Depuis quelques jours, mon chargeur de téléphone portable était en sursis, fonctionnant seulement par intermittence : je vous laisse imaginer le spectacle.
Mauvais jeu de mot mis à part, l’intermittent se mit définitivement en grève hier soir, me laissant seul en présence d’un objet devenu du coup totalement inutile : un portable déchargé.
J’ai alors repensé au talent de visionnaire d’un certain René Barjavel, qui - dans son roman d’anticipation « Ravage », publié en 1943 (!) - nous décrivait la rapide déchéance d’une société futuriste, reposant entièrement sur l’énergie électrique, suite à un cataclysme la privant de ses approvisionnements devenus vitaux.
Car, finalement, à quoi nous servirait toute cette technologie, si un malheureux grain de sable venait enrayer l’implacable mécanique de notre pseudo progrès ?
Mais revenons à mon téléphone portable, qui était fort heureusement – croyais-je – encore sous garantie auprès d’une enseigne dont je tairai le nom anglophone, ce dernier signifiant à peu de choses près « la maison du téléphone » (mais non, je n'ai pas écrit THE PHONE HOUSE !!!).
Bref, exactement une heure avant d’écrire le présent édito, je me suis rendu dans ledit magasin, espérant obtenir un remplacement rapide et efficace de mon chargeur de batterie.
La personne qui me reçut écouta ma doléance, puis s’empressa de demander à sa collègue un autre téléphone, afin d’effectuer un test (juste au cas où je serais un neuneu incapable de diagnostiquer ce genre de panne).
Parvenant finalement à la même conclusion que moi, elle me dit alors : « Par contre, il faut qu’on envoie votre téléphone AVEC le chargeur défectueux au service après vente. »
Je tente de protester : « Mais mon téléphone fonctionne, j’ai simplement besoin d’un échange standard du chargeur ». Je lui désigne alors la rangée de produits sous blister, située juste derrière elle, parmi lesquels j’avais déjà repéré le modèle correspondant à mes besoins.
Cette fois, la demoiselle devint franchement désagréable. « Je vous dis que chez « La Maison du Téléphone », ça ne se passe pas comme ça. On envoie systématiquement le téléphone avec le chargeur au SAV, et ce sont eux qui décident ». Je posai alors la question fatidique : « et il faut compter combien de temps pour récupérer le téléphone après réparation ? » La réponse tomba, fatidique. Avec une conviction inébranlable, que seuls les adeptes de l’Ordre du Temple Solaire étaient peut-être parvenus à atteindre à la veille de leur suicide collectif, la nénette me rétorqua : « Trois semaines ! ». Trois semaines, pour récupérer un téléphone qui fonctionne et obtenir un chargeur de rechange situé à quelques mètres de moi ! Du coup, j’ai finalement acheté - pour la modique somme de 24 euros – un chargeur de rechange, bien entendu hors garantie.
Quand je disais, dans mon précédent post, que le Brain Lib' a de l'avenir...