Julio Llamazares, Lune de loups

On ne voit pas l'ennemi. On l'entend. Ses cris. Le pas de se bottes. Le feu de ses tirs.
Espagne. 1937. 1939. 1943. 1946. Quatre personnages pour quatre tableaux. Et la montagne. La fournaise de la montagne, le déluge de la montagne, le gel à pierre fendre de la montagne.

Ramiro, Juan, Gildo et Angel sont les derniers combattants d'une guerre perdue. Longue et implacable traque. Errance dans le ventre de la terre parmi la pourriture des lichens, avec la faim et la douleur pour compagnes. Parfois, la main d'un berger se tend, tremblante mais aimante, et il faut déjà repartir. L'ennemi s'acharne. Le village en contrebas subit les tortures de la garde civile... La lune pleure. Mais personne ne parle. Le silence, aussi, est trempé dans l'airain.
Le père d'Angel dit : " Regarde, mon fils, la lune c'est le soleil des morts."
Lune de loups, de Julio Llamazares, a été publié chez Verdier, comme La pluie jaune dont j'ai déjà parlé, puis chez Verdier poche.