Le transport aérien, l’aéronautique continuent d’attirer les jeunes
Interrogés sur leurs entreprises préférées dont ils aimeraient rejoindre les rangs, les futurs ingénieurs français placent dans le peloton de tęte EADS, Thales, Dassault Aviation, Air France et Safran. Les étudiants des écoles de commerce, pour leur part, inscrivent Air France en bonne place parmi leurs entreprises favorites.
C’est le sondage annuel Universum réalisé pour le journal Le Monde qui nous l’apprend, dans le cadre d’un travail qui a donné la parole ŕ prčs de 17.000 étudiants. Il peut, de ce fait, ętre considéré comme fiable et présente d’autant plus d’intéręt.
Côté ingénieurs, les préférences exprimées sont tout particuličrement instructives et, dans une certaine mesure, vont ŕ l’encontre de nombre d’idées reçues. EADS, en effet, traverse une interminable zone de fortes turbulences, principalement en raison des sévčres difficultés de deux grands programmes de sa filiale Airbus, l’A400M et l’A380.
On pourrait aussi croire que la notion de complexe militaro-industriel, toujours agrémentée d’une connotation péjorative, est peu appréciée au sein de la jeune génération. Voici la preuve que ce n’est pas le cas : EADS est en tęte de liste, devant Veolia Environnement, EDF et Areva. Viennent ensuite Thales dont les activités ne sont pas précisément pacifiques, Dassault Aviation, qui suit ŕ quelques encablures, davantage Ťdualeť grâce aux avions d’affaires Falcon, et le groupe Safran, dont les activités, propulsion et autres, ratissent large.
Qu’ont en commun ces entreprises ? Elles évoluent au cœur de technologies de pointe, investissent massivement dans la recherche et sont totalement internationales. Ou, comme on aime le dire chez Thales, affichent des caractéristiques Ťmultidomestiquesť, curieux néologisme qui signifie que ces entreprises se sentent chez elles simultanément dans plusieurs pays. C’est le paroxysme de la mondialisation industrielle.
Côté commerce, les incontournables LVMH et L’Oréal occupent tout naturellement les plus hautes marches du podium mais sont talonnés par Air France (il serait d’ailleurs préférable de faire référence ŕ Air France-KLM). Lŕ aussi, le caractčre profondément international de l’entreprise relčve de l’évidence et, visiblement, le caractčre cyclique de l’aviation commerciale ou encore la crise grave qu’il a abordée ŕ la fin de l’année derničre, ne semblent gučre perturber les futurs commerciaux de haut vol.
Ce classement est instructif et rassurant. Il permet de confirmer que le pouvoir d’attraction du secteur aéronautique et Défense reste entier, ce qui revient aussi ŕ souligner que l’image de ces entreprises est solide et se joue de rebondissements quotidiens sans conséquences durables. Sans doute les grands spécialistes de la communication y trouveront-ils une certaine forme de réconfort, voire la récompense de leurs inlassables efforts.
Enfin, voici aussi un excellent prétexte pour mettre en évidence quelques-unes des plus belles réussites françaises ou franco-européennes. EADS et Air France, ŕ elles seules, pourraient suffire ŕ mener la démonstration ŕ bon port, compte tenu de leurs dimensions, de la réussite de la stratégie de regroupements qui a élargi leurs horizons (elles occupent l’une et l’autre largement plus de 100.000 personnes). Ce sont des chefs de file capables de tenir tęte aux acteurs américains les plus redoutables, voire de les battre sur leur propre terrain.
Ces entreprises sont insensibles aux effets pervers du nationalisme économique et jouent en premičre division. Que les étudiants le disent est autrement plus valorisant que les propos d’analystes financiers et autres observateurs qui ont rarement conservé le minimum de recul qu’exige la crédibilité. Bravo les jeunes !
Pierre Sparaco-AeroMorning
NDLR : Une nouvelle tribune libre vient d’ętre mise en ligne. Elle est due ŕ Bernard Keller, maire de Blagnac. Pour la lire, il suffit de cliquer sur Ťtribune libreť en page d’accueil.