Kaboul, sous le régime des taliban. Atiq est
un ancien milicien reconverti en geôlier. Sa femme Mussarat est gravement malade. Mohsen et sa femme Zunaira, eux, ont tout perdu après avoir vécu dans les milieux aisés. Ces quatre personnages traînent leur désespoir dans une Kaboul où plus rien n'est permis, pas même l'espoir.
Yasmina Khadra, Les hirondelles de Kaboul. Juillard / Pocket, 2004, 147 p.
Ce livre est d'un réalisme bouleversant. Pas une lueur d'espoir dans l'histoire de ces deux couples! Ce roman montre bien l'horreur de la dictature des taliban qui annule toute vie, empêche de rêver et d'aller de l'avant, et qui annihile toute forme de joie de cette population qui n'a plus de libertés. Il met notamment en relief la condition de la femme qui est catastrophique :
"Comment a-t-elle pu accepter d'enfiler ce monstrueux accoutrement qui la néantise, cette tente ambulante qui constitue sa destitution et sa geôle, avec son masque grillagé taillé dans son visage comme des moucharabiehs kaléidoscopiques, ses gants qui lui interdisent de reconnaître les choses au toucher, et le poids des abus?"
(p. 76)
Ce livre très lourd me semble très important à qui veut se faire une idée de la triste réalité de ce régime totalitaire.
J'avais découvert Yasmina Khadra avec Le dingue au bistouri, l'un de ses polars que j'avais beaucoup aimé. Un tout autre genre, mais c'est sûr, Yasmina Khadra est un écrivain qu'il faut lire.