En France, aujourd’hui, un petit escroc sans envergure va réussir à se faire passer pour un chef de chantier responsable de la construction d’un tronçon d’autoroute. A l’origine il n’espère voler qu’un peu d’argent mais son escroquerie va lui échapper. Il va duper toute une région, engager des dizaines d’ouvriers et profiter cyniquement de son escroquerie avant de rencontrer une femme, maire d’une petite ville que doit traverser sa route. Elle le trouble, le fragilise, lui révèle un monde qu’il ne connaissait pas : les sentiments. Jusqu’où ira-t-il pour sauver ses victimes, pour se sauver lui-même de son mensonge ?
Comme avant chaque vision d'un film de Xavier Giannoli (Les corps impatients, Quand j'étais chanteur...), je me disais "OK, pourquoi pas, on verra bien..." Et comme pour les films précédents, à la fin de la projection de A l'origine, j'étais bluffé, ému et emporté. Même si le film a des longueurs et est parfois un peu répétitif, il est surtout instructif.
Mais ce que l'on retiendra surtout, c'est l'interprétation de François Cluzet. On ne peut que ressentir de l'empathie devant son personnage dont le désir de vivre et d'entreprendre lui font courir de gros risques. Nulle apologie du mensonge dans le film, mais au contraire une réflexion intéressante sur le système actuel doublé d'un beau portrait psychologique masculin. Le public cannois a réservé un accueil très enthousiaste et chaleureux à ce bon film. Peu probable de le voir palmé d'or mais néanmoins à découvrir.