Deux gamins de 6 et 10 ans ont été interpellés mardi dernier à Floirac en Gironde. Il était 16h30, les policiers les ont embarqués dans leur fourgon avec leurs vélos. Les deux gamins sont ensuite restés deux heures dans le commissariat de police avec leurs parents.
Cette affaire prêterait à rire si ces gamins n'avaient pas été humiliés devant l'école entière.
Olivier Billand, le directeur de l'école à d'ailleurs estimé à juste titre:
inadmissible la mise en place d'un tel dispositif policier
Ils auraient pu s'adresser à la famille sans attendre la sortie de 200 enfants pour interpeller devant leurs petits camarades deux élèves de neuf et six ans
Cette affaire de trafic de stupéfiants, de meurtre, de corruption de vol de vélo méritait-elle un tel traitement de la part de la police? A l'évidence non.
Le traitement de cette affaire banale aurait pu être réalisé avec davantage de tact. Et bien non. Albert Doutre, le directeur départemental de la sécurité publique à même rajouté une couche en précisant: "Je soutiens entièrement et j'assume entièrement jusqu'au bout ce qui a été fait" et "tout a été fait dans le cadre des lois de la république".
Pour quelle raisons tenir de tels propos jusqu'au-boutistes ? pourquoi invoquer "les lois de la république" si mal à propos au sujet d'un "vol de vélo" ? Cette réponse si abrupte d'Albert Doutre est la preuve même que cette affaire dérange. Les policiers, contre toute logique, ont agit comme si une épée de Damoclès pendait au dessus de leur tête.
Les enfants sont présumés innocents, mais leurs copains, leurs voisins les tiennent désormais pour coupables.
Darcos sous le joug de l'urgence Sarkozyste du moment
Xavier Darcos, sous la pression d'une décision incessante du président, se devait de faire des propositions suite à l'agression de l'enseignante poignardée en plein cours à Fenouillet, la semaine dernière.
Les nouvelles sanctions, pour l'exemple, sont donc tombées:
il a donc proposé la création d'«une force mobile d'agents» intervenant en milieu scolaire «sur des missions de prévention et de contrôle»
Concernant les parents (forcément) démissionnaires, il a estimé «qu’il faut les rappeler à leur devoir de parent en leur infligeant, si nécessaire, des sanctions financières concrètes, rapides et proportionnées à la faute»
Ces deux affaires, l'une grave, l'autre insignifiante nous montrent que notre société continue de se transformer, malaxée par le besoin d'action d'un président en manque de nouveaux supplices sociaux. A ce rythme là, et avec un deuxième mandat, la catastrophique présidence de G.W Bush pourra être à renvoyer aux oubliettes.
Cela me rappelle le collège justement. J'ai toujours eu la sensation lorsque j'étais élève que lorsqu'il y' avait trop de règles inapplicables en pratiques, elles en devenaient risibles. L'épée de Damoclès présidentielle est en place, les préfets tremblent, la police interpelle des gamins. Nos libertés individuelles rétrécissent à vue d'oeil...alors marrons-nous un bon coup puisque "Sarkozy, je te vois" coûte désormais 100 €.