Avec l'intérêt galopant du public pour les festivals s'est sérieusement développée une alternative aux deux piliers de bar : le jus de fruit. Fraîcheur de vivre, frissons glacés, que de promesses alléchantes pour le fan de musique pas vraiment tenté de se la mettre méchant, et éthiquement farouchement opposé à l'hégémonie coca en matière de boissons fraîches.
Les jours de grosse chaleur, le kiwi glace pilée où le coktail rouge passion font fureur, quitte à faire subir à ses amateurs un quart d'heure de file d'attente, tout ça pour se faire servir à l'arrache. Bon, la mode n'a pas atteint tout le monde non plus. Le jeunot ténébreux avec son t-shirt de Cradle of Filth se voit mal remettre tant d'efforts pileux et vestimentaires en cause en sirotant négligement un jus de pamplemousse. Celui-là préfèrera toujours la plus infâme des biniouzes à un délice tropical.
Et puis un festival sans bière qui dégouline et humecte chaque parcelle herbeuse, c'est quand même moins roots... ou alors c'est le festival de musique de chambre de Pont-Chrétien-Saint-Jésus. Parce qu'un festivalier est forcément un peu gaulois, au fond, et qu'on noie bien mieux la plus grande déception du festival en une violente rasade alcoolisée qu'en trempant ses lèvres en faisant la moue dans un sirop de banane.
par Sylvain publié dans : Délirium