Personnellement l’expérience fut énorme. Une première saison aux petits oignons (!) où le savon glissait d’un épisode à l’autre grâce a une qualité d’écriture digne des meilleurs polars. Le vrai coup de bluff allait même venir de la saison 2. "Escape is just the beginning", promettait la publicité. Et là, 12 épisodes de pure folie avec un William Fichtner en agent du FBI plus dangereux que les criminels qu’il traque. Les 10 derniers épisodes s’en sortaient correctement, mais on sentait que l’occasion de passer à la postérité en finissant la série avec classe venait de passer. Ou tout simplement c’était moi qui, naïf, avait un moment espéré un final en apothéose qui résisterait aux sirènes du marketing et des dollars.
A en perdre la têteSeulement voilà la saison 3 nous a emportés dans une caricature de scénario bâclé allant jusqu’à parodier la première saison ! Le public ne se laissait pas enfermer dans Prison Break 3e du nom et l’audience US passait de 12 à 7 millions de téléspectateurs. N’ayant peur de rien, la saison 4 est allé au fond du trou, allant jusqu’à faire ressusciter un personnage décapité dans la saison précédente (lire : Prison Break, à en perdre la tête).Le public aussi en a perdu la tête et le grand final s’est achevé vendredi dernier sur la Fox à 20h devant 3,3 millions d’irréductibles (soit moins que la météo d’Évelyne Dhéliat). La Fox, impassible, a annoncé le tournage d’un épisode de 2 heures pour une sortie en DVD, qui raconterait la fin… après la fin… Perso, je n’ai plus faim.Marcel Martial (Rassasié)