Alors voila, dans deux semaines il y a les élections européennes. Les listes sont enfin connues, il parait même que la campagne a commencé .
Ha oui, c'est vrai que Ségolène Royal et Martine Aubry vont tenir un meeting ensemble (ce qui est bien évidemment déterminant pour l'avenir des européens vous en conviendrez), que cette dernière appelle à "voter utile" (Mais utile pour qui en fait ? Mieux vaut pour le PS que l'électeur ne se pose pas la question).
Il semblerait que le débat, essentiel, du moment soit de savoir si le clip diffusé pour nous inciter à aller voter le 7 juin est favorable à l'UMP. La gauche l'affirme et crie au scandale quand le CSA répond qu'il n'y a pas de problème.
On croise dans ce clip des visages inconnus mais aussi des politiques qui ont marqué cette institution, sans doute mis en scène dans le but de l'incarner. Parmi ceux là Sarko c'est vrai, mais aussi Delors et Mitterand, bref encore une tempête dans un verre d'eau. Ce qui m'a interloqué dans ce clip se trouve à la 27ème seconde : une image faisant référence au référendum sur la constitution.
Je vie ça comme du foutage de gueule.
On m'explique avec ce clip que de voter pour définir ensemble l'Europe de demain c'est essentiel, que mon avis est important et tout et tout. Oui mais, car il y a un mais, la dernière fois qu'on me l'a demandé, mon avis au sujet de l'Europe, c'était en 2005.
Le 7 février 2008, en ratifiant le traité de Lisbonne, le congrès français m'a expliqué que finalement, mon avis on s'en tamponnait quelque peu ... Voila, voila.
Alors quand aujourd'hui on me montre cette image dans un clip censé me motiver à aller vers les urnes, à l'inverse, le message me casse gentiment les b...onnes intentions qui me restaient à l'égard de cette élection.
Et puis j'ai aussi le sentiment que le parlement européen sert à donner des planques juteuses aux politiques en remerciement de services rendus. Que par conséquent les députés européens n'ont, pour beaucoup, pas de compétence particulière et sont donc à la merci des hauts fonctionnaires et des lobbies qui savent extorquer leurs votes. Que c'est insupportable de voir que dès qu'on veut obtenir le moindre aménagement des directives de Bruxelles, il faut aller pleurer misère des mois et des années souvent en vain. Qu'on ne comprend rien à ce découpage électoral qui n'est ni national, ni régional. Que la Turquie ainsi que les frontières de l'Europe ont apparemment disparu du débat. ( En novembre 2006, Nicolas Sarkozy déclarait : « je demande la suppression de toutes les négociations avec la Turquie. Ce n’est pas négociable ». Depuis, il a accepté l’ouverture de 8 nouveaux chapitres de négociations avec la Turquie. ) Bref, je suis enthousiaste.
Je vais aller voter malgré tout. D'une part, pour jouer le jeu de la démocratie par principe, et aussi parce que j'ai envie de soutenir Nicolas, non pas celui là mais l'autre, celui qui fait 1% dans les sondages.