Les falsificateurs

Dans la série des j'ai lu dernièrement, voici Les Falsificateurs, de René Bello.
Un roman impressionnant. Déjà parce qu'il fait dans les 5-600 pages. Ensuite parce qu'il est de ceux dont on se dit en pensant à l'écrivain, purée, c'est balèze, ça ! L'en a dans le citron, le gaillard. En tout cas, on est vite embarqué et c'est sûr qu'en ces temps de parano ambiante, où l'on ne sait plus trop à quelle info se fier, où l'on doute des sources and co, ce livre ne fait rien pour alléger la sauce.
On dirait que...
Gamin(s), on a tous dit ça. On dirait que, il me plaît à penser que c'est sur cette base que l'écrivain français a construit son roman.
Les Falsificateurs raconte l'histoire de Sliv, un petit gars d'Islande, dont le premier emploi au sein d'un cabinet d'études environnementales va le conduire aux trente-quatre coins de la planète. Il a été dans le même temps enrôlé par le le consortium de falsification du réel (CFR). Un organisme puissant qui écrit et réécrit l'histoire, les histoires. Un bouquin foisonnant, fascinant, érudit, avec une prolifération d'histoires et de leurs montages.
Si à quelques moments, on s'ennuie un peu de lire de longs exposés sur telle ou telle épopée qui n'en est pas une ou qui va le devenir par la grâce, les réseaux, le savoir faire du CFR, si au fond, chacun se dit que ce doit être grisant de pouvoir inventer un personnage, un peuple, un pays (Sliv fera un peu tout ça), les Falsificateurs montre aussi la face cachée de cette étrange société secrète et porte évidemment un regard particulier sur l'information, ce qu'elle est, comme elle est recoupée ou pas, servie, utilisée.
Cerise sur le gâteau : les derniers mots sont à suivre. Vrai ? Pas vrai ? A tenir entre ses mains.

• Quelques critiques du bouquin ici sur Fluctuat, là sur le blog Propos d'un hurbluberlu. Egalement ici un texte sur l'auteur, Antoine Bello.