Cannes 2009, Jour 7 : España, Italia, Amreeka

Publié le 21 mai 2009 par Boustoune


Ambiance latine en compétition, avec l'entrée en lice de Pedro Almodovar (Les étreintes brisées) et Marco Bellochio (Vincere).
Le premier est un mélodrame comme le cinéaste ibérique sait les faire, avec une mise en scène très soignée et une direction d'acteurs impeccable. Il s'agit aussi d'un film-somme qui revisite l'oeuvre d'Almodovar, avec des clins d'oeil à certains de ses films les plus marquants, et notamment Femmes au bord de la crise de nerfs, dont une scène est ici entièrement pastichée.
Mais, malgré toutes ses qualités, le film ne convainc pas totalement et est surtout étrangement assez dénué d'émotion...

Le film de Marco Bellocchio en véhicule un peu plus, essentiellement grâce à l'interprétation de l'actrice italienne Giovanna Mezzogiorno, qui s'inscrit elle aussi parmi les favorites pour le prix d'interprétation féminine.
Cette dénonciation du fascisme à travers une histoire intime et privée et par ailleurs portée par la mise en scène élégante du vétéran italien.

On reste en Italie à la Quinzaine des réalisateurs, avec La Pivellina, belle chronique sociale où une gamine de trois ans abandonnée temporairement par sa mère est recueillie par un couple de vieux forains. Le film s'inscrit un peu dans la tradition du néoréalisme transalpin.

Autre film présenté dans la section, le très bon Amreeka, un premier film tendre et sensible sur l'intégration difficile d'une famille de palestiniens aux Etats-Unis, au tout début du conflit irakien. Entre les problèmes de xénophobie, l'impossibiité de trouver un travail décent, le mal du pays, les personnages trouvent un peu de réconfort dans la cohésion familiale et la force de la solidarité. L'oeuvre arrive certes après plusieurs bons films sur le sujet, mais elle est portée par une énergie communicative et des acteurs tous impeccables, Nisreeen Faour et Hiam Abbass en tête.
Mais l'événement du jour, c'était la venue de Jim Carrey pour I love you Phillip Morris, comédie très gay/ie où il partage la vedette avec Ewan McGregor. J'ai toutefois renoncé à assister cette projection, effrayé par une file d'attente s'étendant à perte de vue, qui signifiait que les chances d'entrer étaient très minces...

A la place, je suis allé voir un premier film kurde à la semaine de la critique (ben oui, tout de suite, c'est moins fun...). Whisper with the wind aborde la douloureuse question du génocide des kurdes irakiens à travers une mise en scène contemplative dans la lignée des films de Kiarostami. Pas franchement l'idéal pour une projection tardive, mais le film est toutefois intéressant de par la force poétique des images et les thèmes étudiés.