Ambiance
latine en compétition, avec l'entrée en lice de Pedro
Almodovar (Les étreintes brisées) et
Marco Bellochio (Vincere).
Le premier est un mélodrame
comme le cinéaste ibérique sait les faire, avec une
mise en scène très soignée et une direction
d'acteurs impeccable. Il s'agit aussi d'un film-somme qui revisite
l'oeuvre d'Almodovar, avec des clins d'oeil à certains de ses
films les plus marquants, et notamment Femmes au bord de la
crise de nerfs, dont une scène est ici entièrement
pastichée.
Mais, malgré toutes ses
qualités, le film ne convainc pas totalement et est surtout
étrangement assez dénué d'émotion...
Le film de Marco Bellocchio en
véhicule un peu plus, essentiellement grâce à
l'interprétation de l'actrice italienne Giovanna Mezzogiorno,
qui s'inscrit elle aussi parmi les favorites pour le prix
d'interprétation féminine.
Cette dénonciation du fascisme à
travers une histoire intime et privée et par ailleurs portée
par la mise en scène élégante du vétéran
italien.
On reste en Italie à la
Quinzaine des réalisateurs, avec La Pivellina,
belle chronique sociale où une gamine de trois ans abandonnée
temporairement par sa mère est recueillie par un couple de
vieux forains. Le film s'inscrit un peu dans la tradition du
néoréalisme transalpin.
Autre film présenté dans
la section, le très bon Amreeka, un premier film
tendre et sensible sur l'intégration difficile d'une famille
de palestiniens aux Etats-Unis, au tout début du conflit
irakien. Entre les problèmes de xénophobie,
l'impossibiité de trouver un travail décent, le mal du
pays, les personnages trouvent un peu de réconfort dans la
cohésion familiale et la force de la solidarité.
L'oeuvre arrive certes après plusieurs bons films sur le
sujet, mais elle est portée par une énergie
communicative et des acteurs tous impeccables, Nisreeen Faour et Hiam
Abbass en tête.
Mais l'événement du
jour, c'était la venue de Jim Carrey pour I love you
Phillip Morris, comédie très gay/ie où
il partage la vedette avec Ewan McGregor. J'ai toutefois renoncé à
assister cette projection, effrayé par une
file d'attente s'étendant à perte de vue, qui
signifiait que les chances d'entrer étaient très
minces...
A la place, je suis allé voir un
premier film kurde à la semaine de la critique (ben oui, tout de suite, c'est moins fun...). Whisper
with the wind aborde la douloureuse question du génocide
des kurdes irakiens à travers une mise en scène
contemplative dans la lignée des films de Kiarostami. Pas
franchement l'idéal pour une projection tardive, mais le film
est toutefois intéressant de par la force poétique des
images et les thèmes étudiés.