"En 1914, tout sourit à Adrien, ingénieur officier. mais, au début de la guerre, lors qu'une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d'obus le défigure. En un instant, il est devenu un monstre, une gueule cassée.
Adrien ne connaîtra pas l'horreur des tranchées.Transféré au Val-de-Grâce, il rejoint une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir où l'on ne se voit que dans le regard des autres. Il y restera cinq ans. Cinq entre parenthèses. Cinq ans pour penser à l'avenir, à l'après-guerre, à Clémence qui l'a connu avec son visage d'ange. Cinq ans à nouer des amitiés déterminantes pour le reste de son existence..."
Editions Jean-Claude Lattès. Collection Pocket, Janvier 2008.
ISBN : 978-2-266-09308-8
172 pages - 5 Euros.
Mon
avis :
Une fois n'est pas coutume, j'ai vu le film sorti en 2001 avant de lire le roman. François Dupeyron a
réalisé une merveille du cinéma avec des acteurs dont la renommée n'est plus à faire : Eric Caracava, Denis Podalydès, André Dussolier, la magnifique Sabine Azéma et j'en
passe...
En voici un extrait :
Adrien Fournier a un bel avenir devant lui : jeune, ingénieur en génie civil. Comme des milliers d'hommes, il est mobilisé dès 1914 mais lui ne connaîtra bataille : au cours d'un repérage sur les rives de la Meuse, il est blessé par un éclat d'obus et transféré au Val de Grâce dans La Chambre des officiers.
Ce roman est inspiré directement de l'histoire familiale de Marc Dugain, de celle que l'on transmet à son fils ou à son petit-fils. Le grand-père maternel de l'auteur a été sa principale source d'inspiration : c'était une Gueule cassée. Tout le monde a entendu au moins une fois dans sa vie cette expression.
Dugain entraîne son héros vers un combat intérieur, un combat contre lui-même où l'acceptation de soi lutte face au regard des autres. L'écriture sobre de l'écrivain m'a profondément émue. Les faits sont décrits de manière simplissime et chaque mot est à sa place. J'ai beaucoup, beaucoup aimé...
Pour information, "les pertes humaines de la guerre 14-18 ont été considérables. En France, 1 300 000 tués ou disparus soit près de 10 % de la population active masculine. A cela, il faut ajouter les 100 000 décès prématurés de gazés et de grands blessés, les 3 millions de blessés, les 1 100 000 invalides de guerre (dont 130 000 mutilés)." (Source : "De Versailles à Berlin 1919-1945" de Pierre Milza).
Il y aurait eu 15 000 Gueules cassées.
En 1921, une Union des Blessés de la Face sera fondée à l'initiative de 2 anciens de la Vème division du Val de Grâce appelée Service des baveux. Le château de Moussy-le-Vieux en Seine et Marne fut aménagé pour eux en 1925 grâce à une souscription. Une tombola est organisée en 1931 et en 1933, Les Gueules Cassées furent associés à 1/10 à la Loterie Nationale. Aujourd'hui, l'association continue de percevoir une petite partie du chiffre d'affaire de la Française des Jeux.