Après le silence et le désarroi face à une campagne qui s'annonçait comme un triste mélange de réglements de compte, de luttes de clans, de choix partisans et fermés, de mise en valeur de notables aux dépens d'inconnus motivés et impliqués, il est temps de sortir de ma/notre léthargie et d'ouvrir les débats sur la construction de l'avenir de notre société.
Si certains préconisent de se tenir écartés de ces choix en se résignant à laisser faire ceux qui "savent", d'autres tentent
de dynamiser la campagne : Europe Ecologie avec une série de vidéos qui buzzent sur les réseaux sociaux et internet en général, le MoDem avec la sortie en exclusivité sur tous les blogs militants du projet 2009... Il faudra bien compter sur la vigilance des surfeurs du net pour mesurer les tendances, surfeurs qui sauront doser leurs glissades sur les vagues impétueuses des jeux de bourrage de crâne en allant se reposer de temps en temps sur les plages de la radio... écouter ce qui se fait ailleurs.Le Mouvement Démocrate a transmis ce soir son "programme" pour la prochaine législature, et mesure les enjeux des futures décisions à l'aune d'un projet à long terme. D'habitude, on n'aime pas trop le mot "programme" chez nous, assimilé à un catalogue de mesures pas toujours cohérentes les unes avec les autres; mais si on lit les sept pages en détail, on constate que la cohérence est présente, que le projet est ambitieux et surtout qu'il prend en compte les citoyens pour lesquels il a été élaboré, par les militants et les stratèges du Mouvement, dans le sens où il répond à des questions qui touchent non pas des individus, mais des PERSONNES, dans un contexte de crise, de mondialisation non maîtrisée, et surtout dans des perspectives réjouissantes de développement vraiment durable dans tous ses aspects.
Le projet, c'est une chose, je vous invite à le lire avant d'expliquer vos choix de vote pour d'autres communiquants... parce que la comm, c'est bien beau, mais les slogans ne nous ont pour l'instant pas prouvé grand chose, les petites phrases qui tuent non plus. On peut vainement se boucher les oreilles quand les affrontements de personnes accrochées à leur clan refont surface, et puis se marrer du ridicule de nos acteurs, mais on peut surtout lire et poser des questions...
Au-delà du projet, il faut des PERSONNES pour faire vivre le contenu destiné justement à d'autres PERSONNES. Si l'Europe est souvent anonyme pour la plupart d'entre nous, nos groupes/familles/communautés ne le sont pas, et les personnes qui portent les couleurs de leur projet (et hélas aussi de leur parti) ont vocation à ne pas rester anonymes, ce qui renforce leurs responsabilités face aux engagements qu'ils prennent en se faisant élire. Passer du "words words words" à un projet vivant ne peut se faire que si nous nous mobilisons pour rendre les candidats garants à long terme de tous ces mots qui s'enchaînent harmonieusement.
Et nous pouvons être fiers de présenter des personnalités comme Jean-François Kahn, Sylvie Goulard, Robert Rochefort, Corinne Lepage, titulaires d'aucun autre mandat électif et voués tout entier à la cause européenne. D'autres personnalités s'affirment aussi, mais je leur souhaite de parvenir à trouver le temps d'"honorer [leur] mandat par une présence assidue et une participation active aux travaux du Parlement" ... comme il est écrit dans notre projet. En tout cas, elles s'y engagent fortement.
Face aux urgences pour lesquelles la crise et la future après-crise (...) nous sollicitent, le MoDem apporte des solutions pour les PERSONNES. Et la discussion est ouverte...
Demandez le programme : ici
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 21 mai à 17:12
Le "programme" du MODEM est peut-être le meilleur document parmi les projets lancés par les partis pour cette campagne des européennes. Mais, avec un flou sur les modalités concrètes des idées lancées, il reste uniquement "national"..Et s'il fait penser pr l'orignialité des projets, au PSU des années soixante qui avait les meilleures idées, mais les lus mauvais scores, on on ne doit pas oublier (et la plupart des gens l'oublient) qu'au Parlement européen, les groupes politiques ne sont pas nationaux. Les 10 élus français de la mandature 2004/09, à l'époque élus UDF, se rattachaient au groupe de l'ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe), même s'ils se sont divisés en cours de route en deux branches, avec la scission de l'UDF : le "futur démocrate" (avec Jean-Marie Cavada, jamais en retard d'une palinodie, et le "mouvement démocrate", avec Marielle de Sarnez). Le MODEM continue officiellement à faire partie de l'ADLE.. Mais allez chercher une référence à ce mouvement et à son programme en dix points sur les documents du MODEM...C'est vrai que l'ADLE est plutôt du genre "attrape-tout" et qu'on y retrouve un peu tout le monde...Mais son Président est un Britannique, membre du parti libéral britannique, le sympathique M. Watson, qui fait campagne pour diriger le prochain Parlement. Ses idées sont tout de même assez éloignées du patchwork bien français composé par François Bayrou, lequel suit les événements et depuis la crise, a pris un tour bien éloigné du libéralisme qui constitue l'épine dorsale de la doctrine de l'ADLE. A tout prendre, le parti qui est le plus fidèle à la logique européenne du rattachement au groupe politique européen d'appartenance, est bien le P.S. qui, dans tous ses documents, se réfère honnêtement au programme du PSE...même si les propositions de ce programme sont beaucoup plus "soft" que celles que le PS lance au plan national, et si dans la campagne l'aspect "anti-sarko" tend à prendre le pas sur le reste...Pour ce qui concerne l'UMP, la référence au groupe d'appartenance, le PPE- parti populaire européen- est beaucoup trop allusive. Or au Parlement de Strasbourg/Bruxelles, un vrai parlement "à l'allemande", la réalité est celle des groupes : un non inscrit n'y existe pas, ne participe pas aux commissions, ni aux délégations. Ajoutons qu'à l'allemande aussi, le dualisme, et l'esprit de compromis sur les grandes questions, sont bien ancrés dans les moeurs, et les tiers partis comme l'ALDE ont une influence bien réduite. Mais de cela on ne peut faire reproche à M. Bayrou...