Cet oiseau qui fit la gloire du père du petit Marcel (Pagnol), a évidemment toute sa place dans le Grand Dictionnaire du cher Alexandre (Dumas)...
Bartavelle. - Un des noms de la perdrix grecque. Cet
oiseau est plus gros que la perdrix rouge, à laquelle il
ressemble beaucoup; le dos est d’un gris roussâtre, la
poitrine est grise, le ventre est roux; cet oiseau, répandu
dans tout l’orient, ainsi qu’en Sicile et à Naples, ne
descend jamais dans la plaine; sa chair est blanche, fort
estimée, quoique d’une saveur résineuse un peu amère, on
la trouve principalement dans les Alpes, quelquefois dans
les vallées du Grésivaudan, du Viennois et du Valentinois.
Elle est d’origine attique; c’est le bon roi René d’Anjou qui
a doté sa chère province de ce fin gibier. Un des Scaliger
ajoute que la bartavelle est originaire du mont Olympe et
qu’elle a conservé le sentiment de sa grandeur, vu qu’elle
ne se plaît que dans les hauts lieux, pour y régner en
souveraine. Le père Poiré a dit qu’il y avait la même
distance entre les bartavelles et les perdrix qu’entre les
pêches et les châtaignes; Cyrano de Bergerac estime que
les bartavelles sont aux perdreaux ce que les cardinaux
sont aux simples moines mendiants. Enfin, M. de La
Reynière a dit que les bartavelles méritaient un si profond
respect, qu’on ne devrait les manger qu’à genoux; l’auteur
des Mémoires de madame de Créquy conseille de les
piquer de lardons très fins, ou encore de les barder, s’ils
sont très jeunes, et de les servir en superbe plat de rôti.
Mais M. Vuillemot a posé ce principe, qu’il ne fallait
jamais piquer le gibier, et nous nous inclinons devant
cette autorité.