J’ai vu la pièce de Robert Lepage au début mai, le dragon bleu. Et comme il est si unique dans le monde, c’est difficile de comparer ses pièces avec quoi que ce soit. Alors ne peut-on que le comparer à lui-même…
Pierre Lamontagne (Lepage) joue un artiste et galeriste québécois installé à Shanghai. Il reçoit la visite de Claire Forêt (Marie Michaud), publicitaire blasée et alcoolique venue en Chine s’acheter un enfant. Et un mélodrame s’installe lorsque l’amante de Pierre Xiao Ling (Tai Wei Foo), jeune artiste dont l’épanouissement est réprimé par la Chine, tombe enceinte de Pierre.
Je dirais que le jeu de Lepage est correct mais que la plus convaincante des 3 est certainement Pierre Xia Ling, la jeune artiste bouleversée et bouleversante!
Fidèle à lui même, la mise en scène regorge d’ingéniosité technologique… Des feux d’artifices qui ont l’air réel, un décor de bar qui arrivé sur rail en une fraction de seconde, a l’air sorti de nulle part, une aire d’attente d’aéroport en 3 dimensions… C’est dans cet endroit où se passe la fin que j’ai d’ailleurs trouvé surprenante : 3 façons de finir l’histoire. C’est au spectateur de décider la version qui lui convient! J’aime qu’on me prenne pour une spectatrice intelligente. Et pour ça Robert exploite cet aspect dans chacune de ses pièces, celle-ci ne faisant pas exception. Ceux qui ont manqué cette pièce auront manqué une opportunité de voir son génie habituel à l’œuvre. Ce n’est peut être pas la plus impressionnante que j’ai vu de lui mais elle n’est toute de même pas décevante. Je lui donnerai une cote de 7.5/10 en comparaison avec ses pièces antérieures!
©Marie-France Archibald