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La grammaire de Dieu

Par A_girl_from_earth
LA GRAMMAIRE DE DIEU
LA GRAMMAIRE DE DIEU
   HISTOIRES DE SOLITUDE ET D'ALLEGRESSE
   traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli
C'est avec un grand grand plaisir que j'ai retrouvé ici l'écriture savoureuse de Stefano Benni. Le titre, la couverture, impossible d'y résister malgré les appels étouffés de ma PAL dans mon subconscient. Aucune pitié, aucun remord, je lui ai asséné un grand coup de "grammaire de Dieu" sur son sommet, tout en envoyant valser ma lecture en cours.
Avant ça, y a eu quand même un passage par la 4è de couv', elle n'a pas été décisive, voire même, si je ne sais quel démon du livre m'a poussé à ouvrir le livre sur sa première histoire, elle ne m'aurait pas convaincue vraiment de l'urgence de m'emparer de ce recueil de nouvelles (parce que voui, c'est des nouvelles et à la base, je ne suis pas très nouvelles, à quelques exceptions près, mais des exceptions il y en a eu vraiment pas mal ces derniers temps, à tel point que je me demande si l'affirmation "je ne suis pas très nouvelles" est encore vérifiable aujourd'hui LA GRAMMAIRE DE DIEU).
BREF
Quatrième de couv':
"Des histoires. Des histoires hilarantes, tristes, mélancoliques, amères ou poétiques, qui nous parlent d'humains, d'animaux, de diablotins ou de pauvres diables, de sorcières ou de moines muets, de chefs d'entreprise arrogants ou de chauffeurs de poids lourd abandonnés par leur bien-aimée.
Stefano Henni décline sur tous les tons la solitude dans notre société de "communication" triomphante. Et il le fait avec un talent de conteur hors pair, entraînant même dans cette sarabande l'Arioste, Andersen ou encore Lewis Carroll. [...]
Le Benni de cette très humaine "grammaire de Dieu" n'a pas renoncé à ses thèmes de prédilection, mais la variété de sa palette, l'universalité de ses thèmes et la qualité de son écriture le placent clans la lignée de Buzzati et de Calvino."

C'est surtout la première histoire donc qui a été fatale à ma tentative de résister à l'embarquement immédiat de ce livre, celle du chien Boom, enfin, Boomerang "un boudinbâtard gras et noir, aux grandes oreilles de chauve-souris". C'est la première phrase du livre qui m'a arraché un sourire et après c'est allé crescendo dans les éclats de rire, hop, adjugé, emprunté, direction PAL!
Un extrait de "Boomerang" qui m'a plu parmi d'autres, parce qu'il décrit tellement bien l'absurdité de l'essence du chien et que je ne comprenais que trop bien l'irritation de ce pauvre M. Remo:
"Monsieur restait assis dans son fauteuil en regardant dans le vide, et Boom se couchait à ses pieds, en le regardant avec une affection démesurée.
C'était ce regard de dévouement absolu et de confiance totale que M. Remo détestait le plus.
Le monde n'était que perte, solitude et douleur. Quel sens pouvait avoir, sur cette planète horrible, cette créature incongrue, qui remuait la queue et gémissait de joie et qui remplissait, de son amour poilu et surabondant, une maison désolée?"

Si les autres livres de Stefano Benni que j'ai lus m'avaient habituée à un univers assez déjanté et plutôt barge, ici les nouvelles sont plus sobres, moins délirantes, il y a quelque chose de tendre et de triste en plus, de profond dans les réflexions, et ce qui est terrible, c'est que malgré la tristesse des situations, j'étais écroulée de rire la plupart du temps!
Le sous-titre de ce recueil de nouvelles est "Histoires de solitude et d'allégresse", c'est exactement ça, et l'allègresse l'emporte haut la main bien que certaines histoires soient profondément tristes, voire tragiques et teintées d'un humour noir et cynique.
Je ne suis pas rentrée dans chaque histoire cela dit, certaines ne m'ont pas parlé, je les ai d'ailleurs survolées, ça c'est classique avec les recueils de nouvelles quand il y en a trop pour moi (car je les enchaîne et à la fin ça me lasse), 25 ici, sur lesquelles j'en ai vraiment aimé, allez, 12, pour compter large, et sur les 12, j'en ai adoré 5, c'est peu mais ça valait le détour!
"Boomerang" est un vrai coup de coeur, "Plus jamais seul", l'histoire de cet homme seul et sans ami qui finit par succomber à l'achat d'un portable pour n'être "plus jamais seul" comme le proclame sa pub, m'a touchée car c'est une réalité assez tragique (à mon sens) que cette dictature du portable dans nos sociétés, et m'a également fait rire aux larmes, "Une rose rouge", "Match nul" et "Le savant" m'ont beaucoup amusée, "Roland furieux d'amour" était pas mal aussi quoique long au démarrage; "L'euthanasie du grand-père", "Monsieur Zéro," "Le contrôleur" ont leur charme, bref, pas mal de bonnes nouvelles au final et un très bon moment de lecture.

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