Les Environnements Virtuels d'Apprentissage représentent un défi pour les éditeurs qui se confrontent à de nouveaux espaces et supports pour les cours, mais d'autres, comme le romancier Philip Pullman y voient franchement la mort des bibliothèques scolaires, supplantées par des ordinateurs.
Certes leur implantation dans les écoles permet un renouveau de l'enseignement, mais à terme, comme l'avait redouté Alan Gibbons, elle signifie aussi la fermeture des bibliothèques et la suppression de poste des employés. Une problématique fâcheuse pour laquelle il avait lancé une charte, mais qui se repose aujourd'hui, alors que le gouvernement anglais encourage l'installation des EVA.
Pour Gibbons, leur utilisation par les directeurs d'école n'est destinée qu'à marginaliser les bibliothèques, dans un effort qui s'était auparavant appuyé sur le coût de ces espaces dédiés au livre et la lecture. Selon ses propres chiffres, 20 % des écoles ne disposent pas de bibliothèques et dans la campagne qu'il mène, il souhaite que le gouvernement, avant de contraindre à la présence d'un EVA se démène pour que toutes les écoles puissent jouir d'une bibliothèque.
Le secteur scolaire se retrouve alors emprisonné et sa seule échappatoire, pour reprendre à peu près Hugo, est bien de créer des espaces de lecture avec des livres et non de mettre des robots un peu partout. Une chose vitale, précise Tricia Adams au Bookseller : la présidente de la School Library Association fait valoir qu'en période de coupes budgétaires, l'achat de livre reste encore plus intéressant et économique que l'investissement dans ces coûteuses plateformes.