Il fallait s'appeler Wired pour oser poser la question en public, alors que tout le monde essaie de voir le bon côté des choses. Mais force est de constater que la transition de la cellulose à l'encre électronique n'est pas pour demain pour tous.
Déplorant que l'on ne prenne pas plus en compte les problèmes de typographie, l'éditeur de Tor Books estime que le mouvement actuel se résume à prendre un fichier numérique et le coller sur un lecteur. Pourtant, la popularité est grandissante : on parle de 15,5 millions $ de ventes au premier trimestre contre 3,2 l'an passé. Et Amazon propose de plus en plus d'ebooks.
Sauf que pour les éditeurs, cette pratique est encore toute neuve. Pire : certains n'y voient aucun intérêt... Chez O'Reilly Media, on considère que les ebooks en sont là où était le net à ses premières heures : un balbutiement. Et notre ami de chez Wired d'avouer tout son désarroi face au Sony Reader qu'on lui a prêté et le rendu de la police.
Les différents éditeurs que nous avons pu contacter au cours des derniers mois au sujet des livres numériques sont unanimes : quand ils préparent un livre, ils y mettent du coeur. Choix de la typo, de la couverture, du papier... les nostalgiques en ont déjà la larme à l'oeil. Mais ils ne ressentent pas cette chose sur les ebooks. Et pour cause.
C'est du côté des applications iPhone que l'on trouve généralement les plus jolies réussites. Les illustrateurs indépendants, outre la couleur dont ils profitent, sont les grands gagnants de ce système, lequel coûtera encore plus cher aux éditeurs qui ne prennent pas le temps de considérer les possibilités de l'ebook. Et cela implique de mettre les mains dans le goudron à un moment, pour prendre en compte les différents lecteurs, les rendus de police et tout le reste finalement.
Une fois ce jour arrivé, alors l'ebook ne sera plus si moche.