L'interview
Est-ce la réalité qui vous a inspiré l'extraordinaire histoire d'Amandine ?
Marie de Palet : Un peu, ou. Pas très loin de chez nous, quelqu'un que l'on croyait mort à la guerre est revenu des années après ! Mais dans mon roman, Jean, le mari d'Amandine, disparaît volontairement, abandonnant femme et enfant. Ce personnage n'est pas le centre du livre, mais il nous permet de prendre conscience de l'absurdité de la guerre qui brise les individus et les familles ; de comprendre le climat qui régnait à cette époque dans un village, sous un même toit. Comme il n'est pas prouvé que son mari est mort, Amandine ne peut toucher sa pension de veuve. Pour survivre, elle n'a d'autre choix que de demander asile à Marie, sa belle-mère, tout en se disant qu'elle s'en ira dès que possible. Surtout que celle-ci n'est pas vraiment ravie de la voir.
Ainsi votre dernier roman est, comme les autres, une histoire de femmes ?
Marie de Palet : J'aime me plonger dans ces histoires d'autrefois et les raconter. A cette époque, les femmes n'avait de statut que si elles étaient mariées. Et encore, la dot qu'il fallait verser représentait parfois un obstacle au mariage ! Alors, elles passaient leur vie comme des servantes. En ce temps-là, tout n'était pas idyllique, ni matériellement ni moralement, mais aujourd'hui les choses changent tellement vite qu'il est bon d'avoir quelques repères.