Bon en même temps, vous me direz, je suis pas non plus tenue de bloguer. Je veux dire, je n'ai pas de contrat avec vous sur un engagement pour x billets par semaine. Non mais quoi encore? Donc je me suis dit que je n'allais pas publier. Enfin... c'était jusqu'à ce que me revienne une réflexion qui m'est furtivement passée par la tête hier matin pendant que la douce horripilante voix de Marco Fogiel me sortait des brumes du sommeil.
La tête encore sous l'oreiller, j'entendais s'égréner les news d'une oreille distraite. Et puis, il y a eu ce reportage en 3ème titre du journal... attention, de la news de chez news: au mois de mai, il ne fait pas très chaud... il y a même parfois de la grisaille. Et c'est du sérieux, témoignages à l'appui, une femme explique qu'elle ne sait plus si elle doit sortir les tongs ou le parapluie, un jeune homme se plaint de ne pas profiter des terrasses, et un expert ès météorologie nous rassure, tout cela est normal, on attend beaucoup trop du mois de mai...
Non mais c'est quoi cette blague ? Déjà, cela soulève des questions sur les choix éditoriaux de la radio... Je ne sais pas moi, il y a rien de plus intéressant à raconter sur les élections européennes, sur les grèves dans les universités ou même sur le festival de Cannes ???
Ca m'inspire une autre réflexion... C'est terrible de penser qu'à la fois dans les journaux tv et radio, et beaucoup aussi en papier, il faut que l'information "rentre" dans un cadre, dans un format de tant de minutes ou de tant de pages. Qu'importe s'il se passe des choses ou non... S'il y a seulement 3 chats écrasés et un gros coup de vent dans le sud-ouest, cela doit tenir dans le même format que la récente élection d'Obama, l'enlisement de la crise économique et les attentats de Bombay (et là, ce n'est que l'actualité internationale de novembre dernier). C'est étrange non, comme parfois on n'aborde pas le problème dans le bon sens... Là, les contenus s'adaptent aux contenants, et pas l'inverse. Quelle idée cela donne-t-il du travail de journaliste?
Non pas que je souhaite réalimenter la guéguerre qui oppose les journalistes aux blogueurs, mais ce constat me fait penser qu'au moins, sur un blog, quand on a rien à dire, on peut se taire... ou pas (la preuve ici même!). Sur le net, cette question de l'espace accordé à l'information ne se pose pas. On en dispose, c'es tout. C'est le contenu qui décide du contenant.