EXCLUSIF : Le pouvoir religieux des grandes fédérations musulmanes du pays s’interpose sur base de l’appel du collectif « neutralite.be » pour l’autorisation du voile à l’école.
Moment très opportun de la campagne électorale pour demander aux présidents des principaux partis francophones une clarification de leur position sur le port du voile à l'école, certainement dans un souci d’appel au vote pour les partis qui leur feront allégeance sur leur volonté d’imposition de leur pratique et croyance sur notre territoire, à partir du port du voile à l’école, l’élément détonateur et revendicatif par excellence car un combat gagné en amènera un suivant, les autres exigences sont connues dans le débat citoyen.
Petites précisions en fonction des partis, Elio Di Rupo (PS) et Didier Reynders (MR) s'en tiennent à la liberté laissée à chaque école d'autoriser ou d'interdire le port du voile, Joëlle Milquet (CDH) se montre plus favorable à l'appel, même si elle n'estime pas « souhaitable » de légiférer sur la question ( pourtant les premières versions de leur programme électoral 2009 défendaient explicitement « la non-interdiction du port d'un foulard raisonnable librement choisi »).
Petite variante pour le PS à Bruxellesla ministre bruxelloise de l'Enseignement, Françoise Dupuis, préconise la politique interculturelle : « L'école publique doit être neutre. Elle ne peut imposer ou privilégier une doctrine religieuse ou philosophique particulière. Elle doit inviter les élèves à développer leur esprit critique, l'esprit de tolérance et préparer les jeunes à vivre dans une société pluraliste ».
Mais elle s’inscrit en plein paradoxe de non acceptation des différences par rapport à la tolérance et le voile à l’école va à contre-courant de sa réflexion, elle fait preuve de beaucoup de naïveté dans la recherche de cette neutralité dans les écoles, quant à l’adhésion ou non à des signes religieux qui se ferait de façon ''active'', non comme l'interdiction de l'expression des différentes fois religieuses, mais au contraire comme l'égale tolérance à l'égard de chacune d'entre elles »…
Faux problèmes, car le port du voile à l’école et dans la vie civile est contre-productif face à la reconnaissance de la citoyenneté belge à part entière et de l'intégration dans notre société, au contraire, cette distinction du voile sert à stigmatiser cette communauté en étant à la source l’objet de discriminations à l'embauche, en imbriquant ces sujets dans les « ghettos culturels », à moins qu’il y ait une autre motivation recherchée que de connaître un avenir professionnel dans le pays et de se soumettre à la solidarité sous tous les plans sociauxde notre Etat fédéral.
Jean-Michel Javeau (Ecolo) quant à lui saute sur l’opportunité électorale de faire du principe de liberté pour l’élève (mais sous conditions du port du voile, dans l'enseignement secondaire et supérieur) « une question de participation gouvernementale ».
Il y a de quoi ébranler la donne des résultats électoraux.
Comment encore faire confiance à ce parti qui ne garantira pas les droits fondamentaux et constitutionnels de la majorité du pays, les questions d’éthique intéressent précisément les citoyens avant tout belge de confession non musulmane et non pas d’une communauté immigrée de courte période restant minoritaire pour le moment ?
Des raisons valables pour ne pas voter surtout ECOLO, CDH et PS pour leur soutien à l’aberration de l’autorisation du port du voile dans les écoles, demain au travail et dans les lieux publics ; le MR qui s’y oppose ( mais dont Hervé Hasquin n'a jamais caché son ouverture à une libéralisation encadrée du port du voile à l'école, comme il l'avait défendu en mai 2002, alors qu'il présidait le gouvernement de la Communauté française), acquiert quant à lui un bonus sur sa prise de position sur le sujet, mais ne fera pas pour autant oublier sa gestion catastrophique des finances et de la fiscalité en général !
A côté des attaques crasses et des scandales de la campagne électorale du 7 juin, le port du voile ne fait vraiment pas partie des priorités du moment, mais semble être un argument de taille, porteur de réussites électorales à des fins clientélistes pour ces partis, reléguant au second plan les vrais débats de société dont l’enseignement de la Communauté française comme par exemple la solution au dossier du décret inscription qui reste absente à la veille de ces élections.
Le port du foulard n’est ni plus ni moins une atteinte au décret de la mixité et à la neutralité de l’enseignement pour tous !
Et pour reprendre une expression toute récente d’un certain Benoît XVI, « que chacun rejette le pouvoir destructeur de la haine et des préjugés », je rajouterais de la différence, légiférer sur le port libre du voile dans les écoles et partout ailleurs dans la vie civile au travail, c’est précisément établir officiellement une ségrégation entre musulman et non pratiquant. C’est entretenir des tensions et la discorde entre les communautés et leurs appartenances spécifiques, mais sur le principe nous devrions être et nous sentir tous Belges, nous en avons assez avec les problèmes linguistiques de notre pays, pour ne pas voir émarger une nouvelle communauté belge constituée de déjà 500.000 musulmans, revendiquer demain de nouvelles frontières linguistiques pour l’usage de la langue arabe et l’obligation de respecter les rites musulmans imposés au travers de notre système institutionnel.
Je préfèrerais que les partis nous parlent de leurs bilans, programmes, des vrais enjeux de la crise internationale, de la sortie de la crise au sein de l’Europe que de focaliser sur un problème très accessoire qui n’appartient aucunement aux mœurs et coutumes de notre pays, fussent-t-ils religieux !
On n’est pas sorti de l’inquisition religieuse catholique pour replonger dans le Moyen-Âge islamique, les partis politiques font fausse route et manque totalement de bon sens… !