Depuis 4 mois, les étudiants sont partis en guerre contre Valérie Pécresse. Son crime ? faire partie d'un gouvernement de droite tout d'abord, mais aussi vouloir masteriser les études et donner plus d'autonomie aux universités. Franchement, sa réforme ne changera pas grand chose, l'échec y sera toujours grand faute d'une sélection sérieuse, mais ce n'est pas grave : l'étudiant gréviste, généralement un futur cadre du PS, du PC ou du NPA doit s'y opposer par principe.
Tant pis si le blocage des universités pénalisent les plus méritants, les boursiers, les vrais travailleurs, ceux qui rendent leur mémoire à temps... L'essentiel est de s'opposer. Des étudiants vont perdre leur année ? C'est pas ma faute dit le gréviste, c'est celle de Pécresse qui ne fait rien qu'à pas nous écouter.
Les examens risquent d'être une catastrophe ? C'est pas ma faute dit le gréviste, c'est celle de ce gouvernement ultra libéral qui veut faire de la fac une marchandise .
Hier, certaines facs ont abandonné le blocage. Elles auraient dû y être contraintes depuis longtemps par la force publique au nom de la liberté d'étudier. On pourrait aussi suggérer aux étudiants non grévistes, plus nombreux, de ne plus se laisser faire par une poignée de gauchos. Ceux-ci reculeraient bien vite si plusieurs centaines de personnes motivées leur intimaient d'aller faire leur Mai 68 ailleurs. Mais il fait croire qu'il est plus facile de subir que d'agir.
Blocage abandonné mais examen maintenu. L'hécatombe risque d'être sanglante. Mais les leaders syndicaux ont trouvé la parade : c'est pas de notre faute, c'est celle de Pécresse et de Darcos, de Sarkozy, du Medef, de tout le monde sauf nous qui avons empêché les autres de bosser parce que nous aussi on voulait notre année révolutionnaire.
C'est pas ma faute ? le nouveau slogan de l'UNEF !!
Passons de la faculté à la banlieue. Tout le monde a entendu parler de cette agression à la Kalachnikov sur des policiers à la Courneuve, heureusement sans victime, si ce n'est l'honneur de l'Etat , de nouveau bien bafoué. Et bien que croyez vous qui arriva ? Un sociologue Laurent Muchielli, sans doute ancien étudiant gréviste, estime que si les policiers n'avaient pas le culot de venir dans les cités en étant armés de Taser, rien de tout cela ne serait arrivé. C'est pas de leur faute à ces pauvres jeunes, c'est la faute aux flics qui font rien qu'à les provoquer dans LEUR cité, leur territoire. Qu'on se le dise , les cités seraient bien plus paisibles si la police n'y entrait pas. Ainsi, les gentils trafiquants de drogue pourraient facilement faire de l'argent pendant que les violeurs pourraient , sans crainte d'être dérangés, abuser des petites soeurs dans les caves. Et que dire des armes de guerre qu'on ne peut même plus revendre en paix !!
Qui a osé dire que c'est déjà comme cela que se passe ??
C'est pas notre faute ? Le nouveau slogan des jeunes défavorisés des banlieues.
Terminons ce tour de France de la repentance par cette affaire tragique. La semaine dernière , un collégien de 13 ans a poignardé une de ses professeurs. Que font les bonnes âmes sur Europe 1 ? Elles se demandent si la place de ce pauvre collégien (qui a déclaré aux enquêteurs avoir agi pour tuer !!) est bien en prison . Nous avons donc eu droit au défilé des psys, pédopsys et autres qui nous ont bien expliqué que non, ce n'est pas de sa faute et que sa place n'est pas dans un centre fermé pour mineurs. La prof agressée ? Elle n'a pas eu droit à la parole. Dans notre société, les victimes n'ont aucun droit puisqu'elles sont coupables d'avoir envoyé des gens dont ce n'est pas leur faute derrière les barreaux !!
J'ai utilisé pas mal d'abréviations dans cet article, finalement. C'est pas ma faute, c'est à cause de la langue française qui est trop longue à écrire. De même la photo qui n'a rien à voir avec l'article (cette photo illustre la solitude des ânes dans la France rurale des années 90) mais, là aussi, c'est pas ma faute, j'ai oublié de chercher une image !!