Déceptions en cascades
Tout sur ma mère et Volver avaient été qualifiés de “films de maturité” à l’époque de leur sortie. Mais si Tout sur ma mère était digne d’une palme d’or (qu’il n’a pas eu, Rosetta des frères Dardenne la lui a chippé sous le nez cette année là ), Etreintes brisées est loin, bien loin derrière…
L’intrigue est assez téléphonée. Les rebondissements sont bien mous. Et vraiment, Mateo Blanco, le personnage principal n’est pas très convaincant. Bref, c’est looooonnng ces deux heures. Au point que je me suis attachée à essayer d’attraper quelque chose au vol pour ne pas repartir de la séance avec un avis trop mauvais : “ah tiens, cette musique est vraiment bien”…
Exercice de style ?
Le film fait des allers / retours entre deux périodes : l’une où Mateo Blanco, réalisateur, rencontre sur le tournage de son film Lena, une femme dont il tombe éperdument amoureux ; et 14 ans plus tard : lorsqu’après avoir perdu la vue et Lena dans un accident de voiture, Mateo Blanco a changé de nom et fait place à Harry Caine, un scénariste aveugle. On comprend bien le propos d’Almodovar : qu’est-ce qui reste à quelqu’un qui toute sa vie a travaillé l’image lorsqu’il perd la vue ? Et comment survit-on à la douleur de la perte de quelqu’un de si cher ? Le problème c’est qu’on n’est pas pris aux tripes. Non, il y a certes de l’émotion… mais c’est fade.
Clins d’oeils lourds
Que fait-on quand le scénario est un peu faiblard ? On fait défiler des têtes connues. C’est ainsi qu’on aperçoit Rossy de Palma pendant quelques secondes, et la petite vieille qui a un petit rôle récurrent dans pas mal de films, elle aussi, pendant quelques secondes… Et puis quoi ? On peut mettre un film dans le film. Une scène avec un gaspacho dans lequel on met des sommnifères, ça ne vous rappèle rien ? Mais si : toute une scène de l’excellent Femmes au bord de la crise de nerfs sur l’écran, avec cette fois Penelope Cruz à la place de Carmen Maura.
Bref, vous l’aurez compris, je suis déçue, déçue, déçue ! Si vraiment vous avez une envie de cinéma, allez donc voir Millénium !
Almodovar, Carmen Maura, cinéma, festival, Penelope Cruz, Rossy de Palma Publié dans cinéma |