En 2005, Mahmoud Ahmadinejad n'avait qu'un mot à la bouche : « lutter contre la corruption ». Quatre ans plus tard, ses détracteurs le surprennent la main dans le sac, en train de distribuer des chèques de 500 000 rials et 1 million de rials (environ 50 dollars et 100 dollars) aux étudiants et aux familles en difficulté, un mois avant le scrutin présidentiel.
Dimanche, rapportent le quotidien réformateur Etemad-e Melli et le site Internet Tabnak, le président iranien aurait profité d'un détour par le dortoir des filles de l'université Shahid Chamran pour leur remettre des enveloppes blanches, décorées de la phrase « cadeau du bureau présidentielle ».
Ces dernières auraient pris la mouche, en s'étonnant que ce geste, attendu le 21 mars, lors du nouvel an iranien (en Iran, il est de bon ton d'offrir de l'argent pour la nouvelle année) se réalise à l'approche des élections (Ahmadinejad faisant partie des quatre principaux candidats).
"Chercher à gagner des voix électorales en distribuant de l'argent représente un phénomène dangereux qui est utilisé pour la première fois », s'insurge un parti réformiste, dans un communiqué rendu public hier.
« Ne donnez pas d'argent aux jeunes, donnez-leur du travail ! », implore, sur son site web, Mohsen Rezaï, un des principaux rivaux d'Ahmadinejad aux élections.
Au cours de ces dernières semaines, le gouvernement d'Ahmadinejad se serait également chargé de distribuer des pommes de terre gratuites dans de petits villages de province.
Mais les étudiants ne sont pas dupes. Lors d'un déplacement à Yazd, au Sud du pays, c'est à coup « Mort aux pommes de terre » (en référence au slogan « Mort à l'Amérique », entendu tous les vendredi à la grande prière) qu'ils ont accueilli Mir Hossein Moussavi, un principaux candidats aux élections (pourtant connu pour ses critiques féroces envers Ahmadinejad).