Il récidive, toujours avec réussite, en parlant de la communauté égyptienne émigrée aux Etats-Unis. Selon les cas, il peut s’agir d’étudiants boursiers, comme Cheïma et Tarek. D’autres sont aussi étudiant mais surtout opposants au régime présidentiel égyptien, tel Nagui, ou, au contraire émissaire de ce régime, tel Danana.
Ce qui est sûr, c’est que même éloigné de l’Egypte depuis des dizaines d’années, de force comme le docteur Karam Doss ou par choix comme le docteur Mohamed Saleh, elle est toujours présente dans le coeur de ces hommes.
C’est ce qui m’a marqué dans ce roman. La plupart des personnages critiquent l’Egypte, son régime et même parfois sa mentalité, mais ils ne peuvent s’empêcher de l’aimer et d’y rester attachés.
Au-delà de cette réflexion, on retrouve tous les éléments qui ont fait le succès de L’Immeuble Yacoubian.
Le style d’Alaa El Aswany est toujours reconnaissable et il sait bien faire passer ce que ressentent ses personnages. Le fait d’alterner chaque histoire nous permet de passer du rire aux larmes, selon les récits que nous suivons.
Il n’en reste pas moins que beaucoup des personnages racontés sont frappés cruellement par la vie. Alaa El Aswany ne donne une chance qu’à ceux qui éprouvent des sentiments vrais et purs.
Chicago / Alaa El Aswany ; trad. de l'arabe (Egypte) par Gilles Gauthier. - Actes Sud, 2007.