« Etreintes brisées » de Pedro Almodovar : notre critique

Notre avis 

  Synopsis
Dans l'obscurité, un homme écrit, vit et aime.
Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême,sous lequel il vit et signe les films qu'il dirige.
Une histoire d'amour fou, dominée par la fatalité, la jalousie et la trahison. Une histoire dont l'image la plus éloquente est la photo de Mateo et Lena, déchirée en mille morceaux.
La critique de Jérôme Pedro Almodovar est un grand cinéaste. Étreintes brisées comprend tous les ingrédients de ces précédents films: film dans le film (ces mises en abimes sont toujours très réussies), amours impossibles voués à la fatalité, noirceur mais romantisme sans eau de rose,décalage temporel, humour subtil et personnages passionnés... Volver était un film sur les femmes et dans lequel l'homme avait le mauvais rôle. Ici, le personnage principal de Mateo/Harry est bel et bien le personnage fort et les femmes sont plus mensongères, vénales et traitresses. Il n'empêche que tout sonne juste dans Étreintes brisées.
Penélope Cruz est superbe. Qui ne tomberait pas amoureux d'elle ??? Pedro Almodovar fait une véritable déclaration d'amour au cinéma et à Penélope, et le spectateur en ressort bouleversé. Il est bon de noter que le réalisateur a eu l'idée de ce film en prenant une photo troublante et mystérieuse (utilisée dans le film) d'une plage de sable noir avec un couple enlacé. Le scénario développé ensuite fait preuve d'une incroyable imagination. Sa mise en scène se résume en un mot: talent.
La critique d'OlivierPedro Almodovar aime filmer les femmes, et ça se voit. Alors quand en plus il s'agit de son actrice fétiche, Penélope Cruz, sa mise en scène est plus inspirée que jamais (la déclaration filmée/doublée par exemple). Il n'en néglige pas pour autant ses acteurs masculins (le film est un triangle amoureux), notamment le personnage principal, un réalisateur de cinéma devenu aveugle dans des circonstances... que vous découvrirez en salle ! A ce propos, sachez que suite à des problèmes de santé, Almodovar a du rester un certain temps dans l'obscurité, ce qui lui a donné l'idée de ce personnage.
Coté casting, Penélope Cruz illumine l'écran (même lors de scènes où son personnage n'est pas censé être mis en valeur) et il est impossible de ne pas succomber au charme de l'actrice. A noter un petit caméo de Rosy de Palma, l'autre actrice fétiche d'Almodovar.
La réussite de ce cru 2009 tient aussi enfin dans un savant mélange de genres, du film noir jusqu'à la comédie (Palme d'or de la franche rigolade pour la discussion sur une scénario de film de vampires, et pour la scène remontée de la valise à la fin du film).
Le jury de ce 62e Festival de Cannes va-t-il (enfin) récompenser le plus célèbre metteur en scène espagnol ? Réponse dans 5 jours.